- Dans les grandes villes, pour les plus démunis, cette vague de froid représente un danger.
- À Paris, le plan « Grand Froid » n’a pas encore été déclenché, comme le demande la mairie.
- Les élus pressent l’État de l’activer, pour libérer des places d’hébergement et multiplier les maraudes.
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Le 13H
La féérie du marché de Noël de l’hôtel de ville de Paris se heurte au désespoir des familles de sans-abris qui se rassemblent sur le parvis. Comme celle d’Orgil, un petit garçon de 11 ans qui craint à nouveau de passer la nuit dans la rue par des températures négatives. « J’ai un manteau, deux pantalons et un t-shirt », raconte-t-il dans le reportage du 13H ci-dessus. « Quand on dormait dehors, il a fait trop froid et ma soeur est [tombée] malade », se souvient-il. Des dizaines de familles patientent ici, dans l’attente d’une place d’hébergement d’urgence. « Il fait très froid, c’est difficile. On a appelé le 115, mais ils ne répondent pas. Et quand ils décrochent, ils nous disent qu’ils n’ont pas de place », témoigne une dame. .
Réseau d’accueil
Leur seul espoir pour trouver un toit pour ce soir, c’est cette association, fondée en 2015 pour venir en aide aux migrants. « Si jamais, que ce soit ce soir ou d’autres soirs, vous n’avez pas de solution, on est là tous les jours à partir de 18h », explique Luc Vigier, coordinateur de l’association humanitaire Utopia 56. Les bénévoles enregistrent les bénéficiaires et assurent la répartition en fonction des places disponibles dans le réseau mis en place par l’association, dans des bureaux, ou chez des particuliers. « Cette famille va dans une église dans le 17ème », explique Julie, une bénévole, « c’est une salle qui est attribuée et qui est maintenue par les paroissiens. »
On essaie d’accueillir le mieux qu’on peut avec les moyens qu’on a.
Luc Vigier, coordinateur de l’association humanitaire Utopia 56
Il est presque 21h. Épuisées, les dernières familles arrivent dans un centre d’hébergement en banlieue où elles peuvent enfin se réchauffer. « On essaie d’accueillir le mieux qu’on peut avec les moyens qu’on a. On a notamment des sanitaires. On essaie aussi de mettre à disposition des boissons chaudes. Le matin, on propose un petit déjeuner », détaille Luc Vigier.
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Le plan Grand Froid, déjà activé par plusieurs préfectures, ne l’est toujours pas en Ile-de-France, la région n’étant pas placée en vigilance jaune « Grand Froid », par Météo-France. La mairie de Paris le réclame, tout comme la Défenseure des enfants de la ville, Dominique Versini. « C’est très important, parce que ça permet d’ouvrir des centres d’hébergement que l’Etat a en réserve. C’est assez facile de comprendre que lorsqu’il s’agit de femmes enceintes, de familles avec des enfants très jeunes, c’est une priorité absolue », estime-t-elle.
La préfecture de région assure pourtant que près de 17.000 places sont ouvertes chaque nuit, en ce moment à Paris, pour accueillir les plus vulnérables.
La rédaction de TF1info | Reportage : C. PHILIPPE, C. LEFETEY
