Fêtes de fin d’année : l’habitude post-repas qui inquiète les
cardiologues

Tables généreuses, verres qui s’enchaînent, soirées qui tirent
en longueur… Décembre installe un rythme à part. Les urgentistes,
eux, voient monter les troubles du rythme, regroupés sous un nom
qui fait tilt : le syndrome cardiaque des fêtes.
Cette arythmie peut survenir après des excès, même chez des
personnes sans antécédents, avec des palpitations
parfois déroutantes. Le cadre est posé, l’histoire se joue souvent
dans les heures qui suivent le dîner.

Car au-delà des menus riches et des bulles, un geste banal
d’après-repas peut faire dérailler le cœur. Il agit en coulisses,
accentue les effets du repas copieux et de l’alcool, et ouvre la
porte aux symptômes. Le détail qui change tout se produit juste
après le dessert. Et il est très répandu.

S’allonger après un repas copieux : pourquoi le cœur
réagit

Pour le cardiologue Srihari Naidu, professeur de médecine au New
York Medical College, « s’allonger après un bon repas peut
déclencher des symptômes cardiaques », a-t-il expliqué au magazine
Parade. Il décrit un afflux de sang vers le tube digestif au
détriment du reste du corps quand on se couche ou qu’on reste
immobile, avec baisse de la pression artérielle, fatigue et
possibles palpitations. À la longue, ce réflexe
peut fragiliser le système cardiovasculaire.

Le Dr Leonard Pianko va dans le même sens : un repas copieux
suivi de la position allongée expose à une chute transitoire de
tension et à des palpitations. S’ajoute souvent une « hausse
soudaine du taux de glucose », alerte Leonard Pianko. Ce pic
post-prandial abîme l’endothélium, amplifie l’inflammation et le
stress oxydatif, trois leviers qui tirent vers l’hypertension et
les maladies cardiaques. Le combo canapé + gros dîner n’a donc rien
d’anodin.

Reflux, sommeil et syndrome cardiaque des fêtes : le trio à
surveiller

S’endormir juste après le dîner augmente le risque de
reflux acide. Ce reflux ne blesse pas le cœur,
mais il casse le sommeil. Et un mauvais sommeil se relie à des
troubles cardiaques, notamment l’arythmie auriculaire et un risque
accru d’accident vasculaire cérébral, rappelle le Dr Naidu.
Autrement dit, la chaîne digestif–sommeil–cœur pèse lourd quand on
se couche trop vite.

Les experts décrivent aussi le syndrome cardiaque des
fêtes
: une arythmie déclenchée après des épisodes
d’alcoolisation excessive. Le Dr Ahmed Tawakol parle d’un rythme
perturbé lié au binge drinking ; la Dre Mrin Shetty précise que
l’hypertension, une maladie cardiaque ou l’apnée du
sommeil
majorent la vulnérabilité. La Dre Sarah Spelsberg
observe un pic autour de Noël et du Nouvel An. Même si l’arythmie
s’estompe parfois en 24 à 48 heures, la répétition augmente le
risque de caillots, d’AVC ou d’infarctus.

Quels réflexes adopter après un repas
de fête pour éviter les symptômes cardiaques ?

Premier cap à respecter : attendre 2 à 3 heures
entre la fin du repas et le coucher. Si la soirée se prolonge,
mieux vaut un plat plus léger, moins sucré, salé et gras. L’alcool,
lui, se dose avec soin : les repères restent un verre par jour pour
les femmes, deux pour les hommes. Autre levier simple qui change
tout, la marche après le repas aide la digestion,
lisse la glycémie et ménage le cœur.

Concrètement :

  • Privilégier une activité légère après le dîner (10 à 20 minutes
    de marche) au lieu de s’allonger.
  • Si vous dînez tard, alléger les portions et limiter les
    aliments très salés, gras ou ultra-sucrés.
  • Modérer l’alcool, alterner avec de l’eau et éviter les
    “derniers” digestifs ; se méfier des plats riches en additifs ou
    glutamate.
  • Garder une routine apaisante en fin de soirée : moment calme,
    musique, discussion assis plutôt que sieste sur le canapé.
  • Consulter sans tarder en cas de douleur thoracique,
    d’essoufflement marqué ou de palpitations
    persistantes après la fête.