Retiré dans le Nord, Mathieu Debuchy a décidé de mettre en pause ses diplômes d’entraîneur pour se consacrer à des projets personnels. Même temporairement éloigné du football, l’ancien défenseur international de l’ASSE (2018-2021) a forcément été touché par la disparition soudaine de Jean-Louis Gasset ce vendredi, l’entraîneur qui l’a fait venir à Saint-Étienne l’hiver 2018.

Jean-Louis Gasset a-t-il été l’un des entraîneurs les plus marquants de votre longue carrière ?

« Oui, clairement. Je l’ai toujours énormément respecté. Il a beaucoup compté pour moi, sur le plan footballistique et encore plus sur le plan humain. C’est un modèle, notamment dans sa méthodologie pour faire vivre un groupe comme il savait si bien le faire. À Sainté, il a su créer une union sacrée et une équipe de collègues et de copains. Ça restera un moment fort de ma carrière. »

« Il a tout de suite su m’embarquer dans l’aventure »

Il a beaucoup pesé dans votre arrivée à Saint-Étienne ?

« Il m’a appelé tout début janvier 2018. Il me téléphonait tous les deux-trois jours. Il était d’ailleurs toujours avec Ghislain (Printant, son adjoint, NDLR) à l’autre bout du fil. Mais il a tout de suite su me convaincre et m’embarquer dans cette aventure à travers son cœur, convaincu par ce qu’il voulait faire. Après, ce n’était qu’une question de négociation de contrat. Il a réussi ensuite, grâce à son carnet d’adresses, à faire venir d’autres joueurs importants. »

Tous ses anciens joueurs ont évoqué ses talents de meneur d’homme, son humanité. Mais techniquement, c’était également un entraîneur à part ?

« À Saint-Etienne, avec Jean-Louis, on jouait au ballon, on produisait du beau jeu. On travaillait tactiquement de manière très pointilleuse. Il se mettait en retrait, Ghislain menait les séances et quand il intervenait, c’était toujours de manière très précise, pour des détails. »

« C’était un impulsif au grand cœur »

Vous l’avez connu également en équipe de France lorsqu’il était adjoint de Laurent Blanc. Il était le même qu’à Saint-Étienne ?

« C’était différent, on se côtoyait seulement lors des trêves internationales. Il était proche des joueurs dans son rôle d’adjoint mais je l’ai vraiment découvert au quotidien à Sainté. »

S’il fallait garder une anecdote, un souvenir, ce serait lequel ?

« Il y en a tellement… Mais le plus marquant chez lui, c’était sa façon de piquer une gueulante dans le vestiaire contre un joueur qui avait livré une contre-performance dans un match puis de le prendre dans ses bras quelques minutes plus tard. C’était un impulsif au grand cœur. »