Lors de la plus grande course du monde, sur la plus belle avenue du monde, dans une ambiance de folie et aussi et surtout en lâchant le maillot jaune Tadej Pogacar dans la Butte Montmartre. Tout était réuni. « C’était encore plus grand que je ne le pensais. La présence de Tadej, qui a joué le jeu alors qu’il aurait pu être raisonnable à cause de la mauvaise météo et de la neutralisation des temps, a donné encore plus de valeur à cette victoire », a aussi avoué le Belge.
Sa gestion des risques, le frisson de Sienne, son rêve d’un monument pavé, Wout van Aert à cœur ouvert : « Au printemps, je n’osais plus frotter »2 Remco Evenepoel écrase Tadej Pogacar sur le chrono de Kigali
Wout van Aert n’est pas le seul à avoir lâché l’extraterrestre Pogacar, cette saison. Remco Evenepoel aussi. S’il a été battu par le Slovène sur les championnats du monde, sur les championnats d’Europe puis sur le Tour de Lombardie (2e à chaque fois), le double champion olympique s’est aussi offert une victoire de prestige sur le chrono des Mondiaux de Kigali.
Ce jour-là, dans la côte pavée de Kimihurura, il a rattrapé et lâché Pogi, pourtant parti… deux minutes 30 avant lui. « On pensait qu’une minute était possible si j’étais dans un grand jour mais 2:30, jamais », a avoué Remco par la suite.
Champion du monde et d’Europe du chrono, le Brabançon a terminé la saison 2025 avec 8 victoires, dont la Flèche Brabançonne face à… van Aert. Un autre grand moment de son année, pour son retour après sa lourde chute durant l’hiver.
Après avoir « glissé vers la dépression » l’hiver dernier, Remco Evenepoel pense déjà à 2026 : « Oui le Ronde et Sanremo, c’est envisageable »3 La régularité de Tim Merlier, victorieux 16 fois
Le Belge qui a le plus levé les bras en 2025, c’est lui. Avec 16 victoires au compteur cette année, Tim Merlier se classe aux côtés de Tadej Pogacar (20), Paul Magnier (19) et Isaac Del Toro (18) au ranking des coureurs les plus prolifiques. Mais ce qui est surtout intéressant de constater, c’est que le deuxième sprinter sur cette liste se nomme Olav Kooij, avec 11 victoires. Puis Jonathan Milan (9).
De là à en conclure que le coureur de Soudal Quick-Step est le meilleur sprinter du monde, il n’y a qu’un pas que 2025 a permis de franchir. S’il a été déçu de ne pas remporter la première étape (et de porter le premier maillot jaune) du Tour de France à Lille, Merlier s’est bien rattrapé par la suite en gagnant deux étapes. Avec la manière, à chaque fois. C’est bien simple : quand il a été en position de jouer la gagne, Merlier a quasiment toujours gagné. Avec ou sans équipier pour l’emmener. La marque des grands.
Tim Merlier a perdu son maillot de champion d’Europe en 2025, mais il a souvent levé les bras. ©Belgaimage4 La deuxième partie de saison d’Arnaud De Lie
Son printemps, avorté pour la deuxième année de suite, aurait pu se retrouver dans les ‘flops’ de notre classement. Mais on a préféré mettre en évidence son automne.
De son retour en forme, petit à petit, sur le Tour de France après de longs mois compliqués et des questionnements sur la suite de sa carrière, Arnaud De Lie a retrouvé la faim durant l’été. Puis il a retrouvé le chemin de la victoire.
Sur le Renewi Tour, d’abord, où il a remporté la dernière étape en filou devant Mathieu van der Poel, s’offrant par la même occasion le classement général d’une épreuve World Tour pour la première fois de sa carrière. Puis les victoires se sont enchaînées (Bretagne Classic, GP de Wallonie, Super 8 Classic, Paris-Chauny) avec la manière. De quoi se projeter vers 2026 avec confiance et détermination. Pour que le printemps puisse lui sourire à nouveau…
5 Le maillot jaune et le maillot rouge pour Jasper Philipsen
On a longuement hésité entre les premières victoires professionnelles de Cian Uijtdebroeks et de Sylvain Moniquet, ou le titre de champion d’Europe espoirs de Jarno Widar pour compléter notre top 5. Mais le double exploit de Jasper Philipsen, qui a remporté au sprint la première étape du Tour et de la Vuelta, portant le maillot jaune puis le maillot rouge, mérite de figurer un cran au-dessus.
Si sa lourde chute sur la 3e étape de la Grande Boucle a un peu pourri le milieu de son été, Philipsen tourne tout de même la page de 2025 avec de magnifiques photos souvenirs. Le plus flandrien des sprinters (ou l’inverse) avait également remporté Kuurne-Bruxelles-Kuurne, au printemps. Et pour 2026, il n’a pas enterré ses espoirs de remporter Paris-Roubaix (2e en 2023 et en 2024), malgré l’hégémonie de son équipier et ami Mathieu van der Poel.
Philipsen termine l’année 2025 avec de belles photos en souvenir. ©MAXPP/IMAGO