Alors que des routes étaient inaccessibles, durant l’alerte orange de ces derniers jours, des systèmes de navigation proposaient des itinéraires sur des routes en partie fermées des Pyrénées-Orientales.

C’est sans doute un des éléments que les autorités devront parvenir à corriger au plus vite pour éviter de mettre en danger les populations et écarter encore plus la survenue de drames lors d’épisodes climatiques à l’intensité remarquable.

Les systèmes de navigation ne sont en effet pas aussi fiables que l’on pense et, ces derniers jours, L’Indépendant est en mesure d’assurer que des passages à gué annoncés fermés par les autorités n’étaient pas indiqués sur les applications telles que Waze, Google Maps, etc. Pire même, certains systèmes de navigation faisaient passer les automobilistes par ces passages à gué pourtant interdits à la circulation.

C’était ainsi le cas à Pollestres où, ce samedi encore, un seul des trois passages à gué fermés de la ville était indiqué comme tel sur Google Maps. La même application continuait à proposer des itinéraires via les passages à gué fermés.

Il n’était alors pas étonnant de voir des automobilistes, trop confiants dans leurs systèmes de navigation, tenter de forcer le passage. Ce vendredi 26 décembre, le maire de Pollestres, Jean-Charles Moriconi, s’était ainsi désolé auprès de L’Indépendant de la prise de risque de certains automobilistes qui cherchaient à traverser ces passages à gué. « Vous mettez en place un dispositif, avec les agents et élus, qui restent en veille sous la pluie, et vous attrapez des personnes qui enlèvent les protections de sécurité pour pouvoir traverser le cours d’eau », déplorait le maire.

Un système à l’espagnole à inventer ?

Les automobilistes sont-ils devenus à ce point dépendants de leurs systèmes de navigation qu’ils en viennent à ignorer les alertes présentes sur le terrain ?

Cette confiance aveugle dans des systèmes imparfaits se nourrit pourtant de données collaboratives loin d’être fiables à 100 % et devrait appeler à la prudence en toute occasion. Et si des cartes officielles des incidents routiers existent bien comme inforoutes11 ou 66, elles sont incomplètes et pas vraiment « digital friendly »… Il est sans doute aussi à déplorer que ces systèmes ne communiquent pas entre eux…

L’exemple pourrait venir, une fois de plus, de l’Espagne où le gouvernement a accéléré la mise en place de son système DGT 3.0 après le dramatique épisode climatique de Valencia, en octobre 2024.

La plateforme de la DGT (direction générale du trafic) vise à centraliser l’information actualisée avec une série de services mis en place par ou pour les automobilistes. Cette application de navigation permet d’éviter les embouteillages, les manifestations, les incidents et les accidents officiellement répertoriés. Elle se nourrit aussi des fameuses balises connectées qui seront obligatoires en Espagne à partir du 1er janvier 2026. Chaque incident alerte les autres automobilistes en temps réel. Sa mise en place vise un objectif plus large et très ambitieux : « zéro décès sur les routes d’ici 2050 ».