Il ne s’attendait « pas vraiment » à ce qui lui arrive. « Je m’étais fixé un objectif de 50 préventes, je m’étais dit que je pouvais atteindre 100-200 mais j’en suis à 745 ! », confie Mathis Desbrière dans un grand sourire. Après des études de commerce à l’Esca d’Angers et un stage chez le fabricant d’éponges lavables Inga, ce Rennais de 25 ans a conçu Holus, un petit appareil présenté comme le premier purificateur d’air à placer dans un réfrigérateur et permettant de prolonger la durée de vie des fruits et légumes et, in fine, de réduire le gaspillage alimentaire. « C’était vraiment ça qui m’intéressait. Car comme 60 % des Français, je me retrouvais à jeter, explique Mathis Desbrière. Jusqu’ici, il n’y avait pas vraiment de technologie efficace et adaptée pour purifier l’air des réfrigérateurs et éliminer les bactéries et l’éthylène, ce gaz qui est diffusé notamment par les pommes et qui accélèrent la maturation des autres fruits. Les purificateurs d’air existants sont trop gros pour un frigo. Et si certains frigos récents intègrent
un système de purification, ce n’est pas complètement satisfaisant. »

Ultra-simple

Holus, qui permet aussi d’éliminer les mauvaises odeurs et les bactéries et de préserver les qualités nutritives des aliments, purifie l’air grâce à la photocatalyse, technologie où un filtre catalyseur activé par de la lumière forme des particules qui vont ensuite éliminer les bactéries et l’éthylène. Compact, léger (700 g) et quasiment sans bruit, l’appareil est ultra-simple à utiliser : il suffit de l’allumer et de le placer dans son frigo, le filtre est à rincer à l’eau tous les deux mois et la batterie affiche jusqu’à 14 jours d’autonomie.

Après plusieurs tests « maison », le fonctionnement d’Holus a été validé par un laboratoire indépendant en Chine, qui a montré jusqu’à six jours de durée de vie supplémentaire pour les fraises ou les tomates et jusqu’à 12 jours pour les courgettes. Des résultats qui ont permis à Mathis Desbrière de lancer la pré-commercialisation de son produit, début novembre, sur le site Ulule, à un tarif préférentiel (109 € au lieu de 129 €). « Ce système permet d’avoir de quoi lancer et financer la production », explique le jeune Breton, qui fait produire en Chine pour des questions de prix mais aussi « parce que là-bas, ils m’ont pris au sérieux malgré mon âge, ce qui n’a pas forcément été le cas ailleurs ».

« J’espère que tout cela va se poursuivre »

Depuis le lancement, les préventes cartonnent. À tel point que la campagne, qui devait se terminer le 12 décembre, a été prolongée. « Je prévois de la laisser ouverte jusqu’à la livraison des commandes en février », indique Mathis Desbrière, qui ne misait pas sur un tel engouement. « Les gens ont vraisemblablement une vraie envie d’arrêter et de faire des économies. » Pour un foyer moyen, Holus promet 29 kg de fruits et légumes sauvés par an et une économie de 179 €. « J’espère que tout cela va se poursuivre », lance l’entrepreneur, qui, pour la suite, compte lancer son propre site de vente en ligne et démarcher certaines grandes enseignes.