REVUE DE PRESSE – Le nouvel épisode de la «Bataille des sexes», que Nick Kyrgios a remporté face à Aryna Sabalenka dimanche à Dubaï, s’est attiré les foudres de la presse internationale.
Les sourires n’ont que rarement quitté les visages de Nick Kyrgios et Aryna Sabalenka, dimanche lors de leur exhibition à Dubaï. Mais ni la N.1 mondiale, battue en deux sets (6-3, 6-3) avec des règles baroques, ni le désormais 671e joueur mondial, ancien finaliste de Wimbledon à court de forme, n’ont convaincu les sceptiques.
Le duel était étiqueté comme un nouvel épisode de la «Bataille des sexes», en référence à la victoire historique de Billie Jean King en 1973 sur l’ancien joueur Bobby Riggs (6-4, 6-3, 6-3), «un tournant pour l’égalité des genres dans le sport», rappelle Mundo Deportivo . Le journal catalan a vu «un désir de divertissement et de joie partagée plutôt qu’une vraie opposition» entre la Biélorusse et l’Australien.
«Ni assez drôle, ni assez disputé»
Le quotidien madrilène Marca est autrement plus critique face à «du tennis en papier mâché» qui «ne changera pas le cours du tennis actuel, presque comme un tweet par rapport à un livre». Ce match «troublant ne nous a rien appris sur le sport», déplore le Times, il n’était «ni assez drôle, ni assez disputé pour satisfaire qui que ce soit». Et le journal britannique d’ironiser : «La signification culturelle ou sportive était faible mais c’était intrigant, comme un YouTuber qui défie un double champion poids lourd de boxe. Oh attendez, c’est arrivé, et Jake Paul a fini à l’hôpital .»
Le Daily Telegraph enfonce le clou, qualifiant la rencontre de «parodie grotesque de la “Bataille des sexes”». C’était même une «farce» pour The Athletic . Le journal L’Équipe regrette une «exhibition marketing entre deux joueurs représentés par la même agence» et qui ont offert «un spectacle global d’assez mauvais aloi». Le Times souligne les présences des anciens footballeurs brésiliens Ronaldo et Kaka qui «semblaient avoir débarqué par hasard en vacances en cherchant l’aquarium de Dubaï».
«Les misogynes et les incels étaient ravis»
Au-delà de ce «tennis fictif», Marca insiste sur l’absence de but : «Le tennis féminin n’a plus besoin de leviers pour attirer l’attention ou gravir les échelons du professionnalisme l’aube de 2025, le sport féminin n’a plus rien à prouver. Le temps de la validation est révolu.» Le média espagnol ne manque d’ailleurs pas de relever que l’exhibition se tenait aux Émirats arabes unis, «où les femmes ont encore beaucoup à conquérir».
«Les réactions sur les réseaux sociaux après la victoire de Kyrgios suggèrent que l’effet a même été le contraire. Les misogynes et les incels étaient ravis», s’exaspère le Guardian . The Athletic n’oublie d’ailleurs pas le passif de Kyrgios qui, en 2023, avait plaidé coupable de violences conjugales sur son ex-compagne Chiara Passari pour des faits commis en 2021, et qui n’avait pas toujours donné au tennis féminin le respect qu’il méritait.
À l’issue du match, Sabalenka confiait qu’une revanche n’était pas à exclure. Le Times résume ce que l’ensemble des observateurs ont pensé en entendant cela : «Par pitié, non.» La N.1 mondiale sera attendue à l’Open d’Australie (12 janvier – 1er février), premier Grand Chelem de l’année, qu’elle a remporté en 2023 et 2024 avant d’être détrônée en finale par l’Américaine Madison Keys il y a un an.