26. Une vingt-sixième personne a été placée en garde à vue mardi 29 avril 2025 matin après avoir été extraite de prison dans l’enquête sur les attaques mystérieuses de prisons au nom d’un groupe inconnu « DDPF », a appris l’AFP de source proche du dossier.
Sollicité, le Parquet national antiterroriste (Pnat), qui s’est saisi de l’enquête en raison notamment du caractère coordonné des actions, a confirmé cette « nouvelle interpellation ce (mardi) d’une personne détenue, ce qui porte le bilan à 26 personnes interpellées ». La mesure coercitive visant les 25 personnes placées en garde à vue dès lundi a donc été prolongée. Mais qui sont-ils ?
Des petites mains recrutées sur les réseaux sociaux
Selon des sources concordantes citées par Le Parisien , la plupart des personnes interpellées sont « des petites mains recrutées sur les réseaux sociaux ». D’après Franceinfo , au moins cinq des 25 personnes interpellées sont des mineurs. « Les interpellations ont eu lieu dans une douzaine de départements, dont une grosse majorité dans le Sud-Est : Bouches-du-Rhône, Var, Vaucluse, Hérault, Isère, Rhône, Drôme, Lot-et-Garonne, où il y a eu une interpellation, ainsi qu’en région parisienne : Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne ».
La majeure partie des 25 suspects sont connus de la justice pour des délits mineurs comme du trafic de stupéfiants. Certains étaient même déjà en prison, d’autres sous bracelet électronique.
D’après les informations de Franceinfo, la 26e personne interpellée est considérée comme un membre de l’organisation criminelle marseillaise de la DZ Mafia. Il est mis en examen pour assassinat depuis 2023. Mais il n’est pas le seul à provenir de l’organisation. Quatre individus seraient affiliés à l’organisation qui domine le trafic de drogue dans le sud-est de la France.
Peu d’informations sur l’organisation réelle de DDPF
Les enquêteurs craignent toutefois de ne pas apprendre grand-chose de la part des suspects sur les détails de l’organisation de cette mystérieuse DDPF (Défense des prisonniers français), qui signe les dégradations constatées et diffuse des messages sur une boucle Telegram. La police pense que la plupart des interpellés ne connaissent sans doute pas l’identité de leurs employeurs.
Toutefois, de nombreux téléphones saisis ce lundi pourraient, eux, permettre de remonter jusqu’à des commanditaires et confirmer l’implication de trafiquants de haut niveau, indique Le Parisien. Les gardes à vue peuvent durer jusqu’à 96 heures.
Cette vaste opération d’arrestations intervient alors que l’Assemblée nationale s’apprête ce mardi, après le Sénat lundi, à voter une proposition de loi destinée à renforcer la lutte contre les narcotrafiquants pour une adoption définitive.
Que s’est-il passé entre le 13 et le 21 avril ?
Le Pnat recense une quinzaine de faits entre le 13 et le 21 avril, mais d’autres attaques ont visé d’autres établissements pénitentiaires, sans que des « liens » puissent « nécessairement » être établis « à ce stade » avec cette enquête, a souligné le Pnat, qui a été néanmoins avisé par les parquets locaux, indique l’AFP.
Le 13 avril à Agen était apparu pour la première fois le tag « DDPF » près de sept voitures incendiées sur le parking de l’École nationale de l’administration pénitentiaire (Enap). S’en était suivie une série d’incendies de voitures de personnels pénitentiaires un peu partout en France, des tirs de mortiers d’artifices sur des prisons, voire des tirs de kalachnikov comme à Toulon.
Le Pnat s’est saisi de ces faits, ainsi que des tirs par arme à feu et des jets de deux cocktails Molotov ayant visé le 21 avril un lotissement à Villefontaine (Isère) où résident des agents pénitentiaires, non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier. Des tags « DDPF » avaient également été retrouvés.