La chaleur des flammes projetées lors de la présentation de l’équipe et le tifo déployé par le kop n’y auront rien fait : malgré les moyens et l’énergie déployés pour aller chercher la victoire, malgré les efforts produits pour s’offrir une prolongation, les Parisiens n’ont pas réussi à arracher une quatrième manche. Elle aurait prolongé le plaisir au moins 48 heures de plus et probablement davantage rendu justice à l’exercice du club de la capitale, promis à une saison galère avant qu’elle ne commence.
Shorts et Hifi ont porté Paris
Mais qui a établi, grâce à son jeu électrique et son esprit de corps, une série record de victoires pour un club du championnat de France – 10 à l’automne – dans une compétition où il s’est offert le scalp de tous les gros bras du continent, dont le Real Madrid, en barrages (81-73) et chez lui. Seul le « Fener » a résisté aux Parisiens (cinq victoires en cinq matches), qui ont touché leurs limites face au vainqueur en 2017 et demi-finaliste en 2024, à cette hauteur où les espaces se réduisent et l’oxygène se raréfie.
Cinq jours après avoir pris l’eau à Istanbul (89-72, après le 83-78 du premier match), les Parisiens ont livré un magnifique combat dans une salle incandescente et devant un parterre de personnalités du sport (dont Nikola Karabatic et l’ancien cycliste Mark Cavendish).
Ils ont refusé de dire au revoir à cette Euroligue en remontant un retard de sept points à deux minutes de la fin après un tir primé de Tarik Biberovic (80-73). Mais les deux moteurs à traction arrière, Nadir Hifi (24 pts) et TJ Shorts (29 pts, record en Euroligue égalé), de nouveau fers de lance de leur équipe mardi, ont maintenu l’espoir dans une rencontre où Paris a le plus souvent couru après le score.
Une prolongation à sens unique
Le premier a dégainé dans la foulée une flèche de loin dans son style caractéristique, en déséquilibre, avant que le second, après un panier de Kevarrius Hayes, n’égalise (80-80) à 15 secondes du buzzer. Wade Baldwin a manqué la balle de match au buzzer, offrant aux 8 000 spectateurs une prolongation cependant sans suspense : 8-0 d’entrée pour Fenerbahçe, grâce à sept points de Tarik Biberovic.
L’ailier a été le bourreau des Parisiens (21 pts), notamment grâce à son adresse à longue distance (5/7, 10/24 pour les Turcs) où les Parisiens n’ont eux pas connu leur réussite habituelle (8/30, 1/7 pour Shorts et 0/3 pour Jantunen, qui n’a marqué aucun point).
La saison européenne de Paris s’arrête mardi mais il leur reste près de deux mois pour glaner un autre trophée après la Coupe de France, soulevée samedi (91-90 contre Le Mans). Le troisième trophée en seulement 15 mois de la jeune histoire de ce club qui a étonné l’Europe pendant sept mois.