Par
Brian Le Goff
Publié le
28 déc. 2025 à 18h00
« J’avais dit dès le départ que je n’étais pas vissé à mon siège. » Philippe Salmon, maire de Bruz, n’est pas tête de liste pour les prochaines élections municipales, en mars 2026. La majorité sortante, avec le collectif « Bruz 2026 », a décidé de faire un autre choix : investir un binôme pour porter une liste « apartisane » aux « deux tiers renouvelée ».
Un duo paritaire
Ce duo est composé de Marie-Pierre Durand, 64 ans, adjointe à la vie culturelle, et Jean-Baptiste Chevé, 55 ans, conseiller municipal délégué à la transition écologique. Si ce duo paritaire compte bien diriger la ville à deux, dans les faits, seul un peu être élu maire.
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En cas d’élection, c’est donc Marie-Pierre Durand qui serait investie première édile de la deuxième ville de la Métropole de Rennes (avec près de 20 000 habitants), tandis que Jean-Baptiste Chevé serait le premier adjoint.
On est dans une démarche de liste citoyenne et participative. On revendique le fait de travailler ensemble avec des façons de penser autour de valeurs de gauche ancrées. Avec ce duo, on voulait donner un signal sur la parité, notre complémentarité et le travail d’équipe.
Maire Pierre Durand
Tête de liste de la majorité sortante pour les Municipales 2026
Philippe Salmon reste pour « un rôle un peu différent »
De son côté, Philippe Salmon souhaite rester actif dans la future majorité en cas d’élection avec « un rôle un peu différent ». Fort de son expérience en tant que vice-président de Rennes Métropole, il souhaite en effet s’investir sur les dossiers en lien avec la collectivité.

Philippe Salmon est maire de Bruz jusqu’en mars 2026. (©Transmis à actu Rennes)
Et l’un des premiers dossiers concerne la future ligne de trambus prévue à l’horizon 2030, « une opportunité pour la ville avec une infrastructure qualitative et structurante ». Toutefois, l’une des interrogations reste la localisation de son terminus.
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« On a mobilisé un panel citoyen en leur présentant les deux options étudiées : un arrêt devant le parc de la Herverie en amont du centre-ville historique ou un arrêt du côté du rond-point du Vau-Gaillard, avec un passage sur la place du Docteur-Joly. Les citoyens ont évoqué une troisième solution avec un terminus au niveau de La Haye de Pan, tout à l’est de la Ville, et nous ont demandé de voir les possibilités avec la Métropole. C’est lancé », retrace Philippe Salmon.
1 700 logements construits sur la prochaine décennie
L’autre grand sujet pour Bruz, comme sur l’ensemble du territoire, c’est le logement. Lors du dernier conseil municipal, lundi 15 décembre, la majorité a voté la création d’une ZAC (zone d’activité concertée) multisites, à six endroits de la ville : Le Grand Pâtis, Noë, Mons, Gare, Maison des associations, Haye de Pan.

Les six secteurs sur lesquels des logements et services vont être construits. (©Dossier de création – Juin 2025)
Cette ZAC multisites doit permettre de construire 1 700 logements avec des premières livraisons attendues pour 2030. « Il y a un manque de logements criant et de plus en plus de population à arriver. Par ailleurs, 70 % de la population dite nouvelle ne l’est pas. Car ce sont soit des enfants ou des familles monoparentales du territoire qui s’installent », affirme Philippe Salmon. « Une partie des quartiers se feront sur des terrains communaux, ce qui permet de limiter le risque de spéculation en gardant la maîtrise du foncier et son augmentation des prix. »
Agir sur « tout ce qui touche au vivre ensemble »
En juin, le Collectif Bruz 2026 a lancé une consultation pour recueillir le ressenti des habitants. « On a reçu 400 réponses, ce qui est énorme pour la taille de notre ville. Globalement, ils se sont dits assez contents de leur qualité de vie et des équipements. Beaucoup ont évoqué les mobilités douces et le fait de les développer, ça rassure. » Un ressenti qui conforte ceux qui sont aux manettes depuis 2020 dans la collectivité.
Tous les trois veulent agir sur « tout ce qui touche au vivre ensemble dans une ville où les gens sont heureux d’y vivre, sans oublier la tranquillité publique, qui est aussi une valeur de gauche ».
Et le côté « cité dortoir » de Bruz évoqué par certains ? « C’est une perception qui n’est pas dite par les habitants dans notre consultation », selon les candidats.
« 90 % des engagements pris ont été tenus »
Le maire sortant et le duo tête de liste estiment que « 90 % des engagements pris en 2020 ont été tenus » au cours du mandat. Ils notent entre autres le gros travail autour de la mobilité douce, « qui est en train de se terminer ». Du point de vue de l’éducation, « la garantie d’un ou une Atsem par classe de maternelle est tenue » comme « la mise en place de tout un tas d’actions autour de l’animation de la ville qui faisaient partie du programme ».
Pour autant, en termes d’actions pour les milliers d’étudiants du campus de Ker Lann au sein de la commune, les élus sortants estiment qu’il y a encore des choses à inventer, comme un lieu d’accueil pour que les jeunes puissent s’y sentir bien. « Un besoin de lieux de rencontres » qui concerne de toute manière tous les habitants.
Ils se satisfont également qu’il y ait « autant d’emplois à Bruz que de personnes en capacité de travailler » et observent « une vie associative très riche » avec « 200 associations ou sections d’associations », notamment au sein de la Jeanne d’Arc et de l’Amicale Laïque.
Les profils des candidats

Marie-Pierre Durand, future maire de Bruz ? (©Transmis à actu Rennes)
Marie-Pierre Durand connaît très bien l’Amicale Laïque pour être engagée depuis trente ans en son sein comme cheffe de chœur. La sexagénaire habite la ville depuis près de 40 ans : « Mes quatre enfants ont fait leur scolarité sur la ville. » Enseignante en début de carrière, cette dernière a pris très tôt sa retraite de l’éducation nationale pour fonder Voix actives, qui vise à développer la pratique du chant.

Jean-Baptiste Chevé, second sur la liste « Bruz 2026 ». (©Transmis à actu Rennes)
Pour sa part, Jean-Baptiste Chevé habite Bruz depuis 2017. « C’était un retour aux sources familiales en Ille-et-Vilaine. Mes enfants ont été en primaire et sont aujourd’hui au collège et lycée. Ma famille est très attachée à la ville. » Ingénieur de formation, il travaille aujourd’hui dans les télécommunications, en tant qu’architecte réseaux et « a très rapidement eu un intérêt aux questions liées à l’écologie avec la volonté d’impliquer les habitants ».
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