Le tribunal administratif de Toulouse a rejeté, ce lundi de nouveaux recours d’opposants à la Ligne à grande vitesse (LGV) ToulouseBordeaux. Après un examen du dossier lors d’une audience le 15 décembre, la justice affirme, dans un communiqué que « le projet, par sa nature et compte tenu des intérêts économiques et sociaux en jeu […] ne nuit pas au maintien, dans un état de conservation favorable, des populations des espèces protégées ».

« Les alternatives proposées par les requérants ne sont pas adaptées aux besoins à satisfaire et aux objectifs poursuivis. En outre, aucune de ces alternatives ne permettrait de porter une atteinte moindre à la conservation des espèces protégées », poursuit le tribunal. Quant à une éventuelle irrégularité de l’étude d’impact invoquée par les opposants, « le tribunal relève que celle-ci, tant dans sa forme que dans son contenu, respecte les dispositions législatives et réglementaires applicables ».

Les associations opposées au projet « à peu près sûres » de faire appel

« Les juges se sont contentés de répéter les éléments de langage de la SNCF, il n’y a pas eu d’analyse sérieuse » des arguments présentés par les opposants, a regretté Jean Olivier, coprésident des Amis de la Terre Midi-Pyrénées, précisant que les associations opposées au projet sont « à peu près sûres » de faire appel de cette décision.

La LGV Toulouse-Bordeaux, dont la construction a débuté en 2024 par des travaux en périphérie des deux métropoles, doit notamment permettre de relier en 2032 Toulouse à Paris en trois heures et 10 minutes, gagnant plus d’une heure sur le temps de voyage actuel. Un embranchement doit rallier Dax à Bordeaux en vingt minutes de moins qu’actuellement et, un jour, permettre des liaisons directes avec l’Espagne.

Notre dossier sur la LGV Sud-Ouest

Selon ses partisans, la ligne devrait, en libérant des voies au fret ferroviaire, concurrencer les 10.000 camions de marchandises circulant quotidiennement entre l’Espagne et Bordeaux. Concernant son financement, plusieurs collectivités du Sud-Ouest, inquiètes d’un éventuel abandon du projet sur fond de rigueur budgétaire, ont appelé fin juillet l’État à tenir « ses engagements ».