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Ancien directeur de l’hôtel Crowne Plaza à Toulouse, Didier Vincent a longtemps échangé avec Brigitte Bardot dans le cadre de sa Fondation dont il est devenu le délégué. Témoignage.

Attristé par la disparition de l’icône B.B., Didier Vincent aime à se rappeler ses échanges avec la star du cinéma français. « À l’époque, j’étais directeur de l’Hôtel Crowne Plaza à Toulouse, précise le sexagénaire. La cause animale m’a toujours sensibilisé. Il y a quinze ans, j’ai organisé un grand dîner à l’hôtel au profit de sa Fondation. Quelque temps après, très touchée par cette action, Brigitte m’a contacté par courrier. Appréciant ce geste, elle insista alors afin que je devienne délégué de la Fondation B.B. Tout a commencé ainsi ».

Très heureux, Didier n’a alors de cesse d’aider la Fondation Brigitte Bardot.  » Sa cause était noble et juste. Je n’ai pas hésité un instant ». Le premier contact téléphonique que Didier Vincent a avec l’ex-star de cinéma l’a aussi beaucoup marqué.  » Il y a une dizaine d’années, Brigitte Bardot m’appelle. Elle avait reçu une lettre d’un Toulousain en fin de vie, propriétaire d’un petit chien nommé Snoup. Cette lettre était un peu comme une bouteille à la mer, l’ultime espoir pour sauver cet animal. Elle me demandait, me suppliait de prendre Snoup en charge ».

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Évidemment, Didier accepta. « J’avais pourtant beaucoup de travail avec mes animaux adoptés et mes responsabilités à l’hôtel. Mais comment dire non ? On ne pouvait rien refuser à Brigitte Bardot ». Quelque temps après, la famille de cet homme m’a apporté ce petit chien à l’hôtel. « Il n’était guère en bonne forme. Je m’en suis beaucoup occupé. Au décès de cet homme, dont BB prenait régulièrement des nouvelles à l’hôpital, elle envoya, pour ses obsèques, une très jolie couronne en forme de cœur ».

« Nos échanges n’étaient liés qu’aux animaux »

À partir de là, la relation entre Brigitte Bardot et Didier Vincent va se prolonger durant quinze ans via de nombreux échanges épistolaires et des appels téléphoniques.  » Brigitte était très discrète sur sa vie privée. Elle ne se livrait pas. Nos échanges n’étaient toujours liés qu’aux animaux. »

« Je n’ai jamais cherché à la rencontrer chez elle, relève Didier. Je l’ai croisée à Saint-Tropez, c’est tout. Je voulais respecter son intimité. Je savais qu’elle n’aimait pas recevoir chez elle. Mylène Demongeot, une amie très proche, était dans la même position que moi ».

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Des anecdotes racontées par Claudia Cardinale

Didier se souvient de bien d’autres histoires. Tel ce jour, où arrive au Crowne Plaza la star italienne Claudia Cardinale. Invitée par la Cinémathèque de Toulouse, elle est alors amie avec Brigitte depuis le film « Les Pétroleuses » où le duo est la vedette. « Claudia n’avait pas beaucoup de nouvelles de BB, se souvient Didier. Elle commence donc à me parler d’elle et me narre des anecdotes du tournage ». En déjeunant, elle lui décrit l’adulation du public et l’acharnement des paparazzis pour apercevoir la star alors en pleine gloire. « Elle était tellement harcelée que Claudia la fit passer par le balcon pour la garder dans sa chambre ! » À la fin de son séjour, Claudia envoya une carte de Toulouse signant CC contre BB, clin d’œil de la supposée opposition créée par la presse, entre les deux actrices.

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Autre rencontre autour de BB, Jane Birkin, elle aussi amoureuse des animaux et soutien de la Fondation. « Cliente à l’hôtel, Jane envoya à BB, une photo d’elle et de sa chienne Bella, qui ne la quittait jamais. Cette dernière fut très émue et heureuse ». Didier le répète : « BB était une femme généreuse, qui n’aimait pas seulement les animaux mais aidait aussi les humains en détresse ». Il ajoute : « Je n’oublierai jamais son inquiétude en 2021, au moment des intempéries violentes survenues en Espagne où je vis depuis la retraite. Elle recevait peut-être peu mais se souvenait toujours des gens qu’elle aimait ».