Cancer du côlon chez les jeunes : le témoignage de Chris
Kirt
À 31 ans, Chris Kirt s’est cru simplement lessivé par le boulot
et la vie de famille. Le verdict est tombé après des semaines à
traîner une fatigue pesante : un cancer du côlon,
alors que la maladie reste associée aux seniors. En France, il
s’agit du troisième cancer le plus fréquent chez l’homme, derrière
le poumon et la prostate, et du deuxième chez la femme. En 2023, 47
582 nouveaux cas ont été diagnostiqués.
Père de trois enfants, opéré puis déclaré en rémission, il
s’exprime désormais sur TikTok où il rassemble environ 15 000
abonnés. Son message met le doigt sur 6 signes
discrets que beaucoup minimisent. Des signaux que l’on confond avec
le stress, la vie à 100 à l’heure… et qui, pourtant,
persistent.
6 signes du cancer du côlon : ce que Chris a ressenti
Premier déclic, une fatigue inhabituelle qu’il
n’arrivait plus à justifier. « Je m »endormais sur le canapé dès que
je rentrais du travail », a-t-il ainsi expliqué, cité par Top Santé.
Il évoque aussi des sueurs nocturnes avec des
draps trempés, un symptôme déroutant mais, quand il s’installe et
s’ajoute à d’autres troubles digestifs, à surveiller. Dans certains
cas, une fatigue persistante peut refléter une anémie liée à des
saignements occultes.
Viennent ensuite les alertes aux toilettes. « J’avais
l’impression de n’être pas totalement vidé », a-t-il confié.
« J’avais des besoins hyper-pressants qui me prenaient à n’importe
quel moment de la journée », a-t-il continué. Chris décrit encore
une constipation qui s’installe et la présence de
sang dans les selles. Avec le recul, il réalise
qu’il s’agissait des symptômes de sa maladie. Les médecins
recommandent de consulter si un changement de transit dure,
s’aggrave ou s’accompagne de saignements.
Cancer colorectal : définitions, chiffres et facteurs de
risque
Le cancer colorectal est une tumeur maligne de
la paroi interne du côlon ou du rectum. « Le côlon
et le rectum constituent ce qu’on appelle le gros intestin,
c’est-à-dire la dernière partie du tube digestif. Environ 40 % des
cancers touchent le rectum et 60 % le côlon », explique l’Assurance
Maladie. La maladie reste majoritaire après 50 ans.
Dans 95 % des cas, le diagnostic survient au-delà de 50 ans,
avec un âge médian de 71 ans chez les hommes et 72 ans chez les
femmes. Mais les jeunes adultes ne sont pas épargnés. Plusieurs
facteurs de risque pèsent sur la balance :
consommation élevée de viande rouge et de charcuterie,
surpoids, manque d’activité physique, alimentation
ultra-transformée, alcool et tabac. D’où l’intérêt de s’écouter
quand quelque chose change dans le transit.
Quand consulter et comment se faire
dépister ?
Règle simple : si un trouble digestif nouveau persiste au-delà
de quelques semaines, s’aggrave, ou si plusieurs signes se
cumulent, il faut en parler à son médecin. Après 50 ans, un
dépistage organisé existe en France avec un
test immunologique de sang occulte dans les
selles, gratuit et proposé tous les deux ans. Il permet
d’identifier des lésions précoces, souvent avant tout symptôme.
Avant 50 ans, ce dépistage de routine n’est pas automatique. En
cas de symptômes persistants, d’antécédents familiaux ou
d’inquiétude partagée avec le médecin, une
coloscopie peut être discutée. Parler de ses
selles n’a rien de honteux. C’est même le cœur du message de Chris
Kirt, qui s’appuie sur TikTok pour lever le tabou et rappeler que
repérer tôt ces signaux peut changer la suite de l’histoire.