Le candidat de La France insoumise à la mairie de Marseille, Sébastien Delogu, a déposé une proposition de loi à l’Assemble nationale, visant à supprimer la métropole Aix-Marseille Provence, regroupant 92 communes membres. La concrétisation d’une ambition déjà annoncée dans le rapport « Marseille en vrai », coécrit avec le député Manuel Bompard et paru début décembre.
Dans ce rapport, visant à répondre au plan « Marseille en grand » d’Emmanuel Macron, les deux députés LFI étrillaient une institution créée par « fusion forcée de six intercommunalités » en 2016. « Cette structure surdimensionnée ne favorise ni l’efficacité ni le consensus : elle cristallise les logiques d’opposition, la surenchère politicienne, et entretient le flou des responsabilités », déploraient-ils, faisant référence aux « chicayas » dénoncés par le président de la République.
Ils citent également le rapport sur la décentralisation de l’ancien ministre Éric Woerth, publié en 2024, qui pointait une intercommunalité « dans l’impasse » « autant politique que financière ».
Suppression « dans un délai de trois mois »
Fort de tous ces constats, le député propose ainsi de supprimer l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI) qui a échoué à « atteindre ses objectifs initiaux d’harmonisation, de simplification administrative et de cohérence territoriale », selon l’exposé des motifs du texte de loi, visible sur le site Internet de l’Assemblée nationale et déposé le 23 décembre dernier.
Une fois la suppression effective « dans un délai de trois mois suivant la promulgation de la présente loi », le texte prévoit l’organisation d’une « conférence des maires des communes membres de la métropole » sous l’autorité du préfet des Bouches-du-Rhône, afin de « définir un nouveau schéma départemental de coopération intercommunale ». Les compétences seront ensuite réparties entre les nouveaux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Une consultation des habitants concernés est enfin prévue, dans un délai de deux ans maximum après la promulgation de la loi. Enfin, pour compenser le coût de cette suppression, le troisième article du texte prévoit enfin la création d’une taxe additionnelle sur le tabac.
De quoi glacer un peu plus les relations entre le candidat Insoumis et Martine Vassal, présidente de la métropole et du département, également candidate de la droite et du centre aux élections municipales. L’institution a par ailleurs porté plainte il y a quelques jours contre Sébastien Delogu après ses propos sur l’antenne d’Ici Provence. Il avait notamment dénoncé un « système clientélaire corrompu » au sein de la métropole.