Par
Ugo Maillard
Publié le
30 déc. 2025 à 14h30
Un jeune homme désabusé. Dylan Bosredon, un jeune Niçois de 29 ans, est engagé dans une très longue bataille pour obtenir justice et réparation. Rien ne prédestinait ce garçon qui a grandi à Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes) à devenir, malgré lui, un fin connaisseur du droit. Son destin a basculé en 2012. Il est 21h lorsque Dylan, alors âgé de 16 ans, quitte le domicile familial à vélo pour rejoindre son groupe d’amis. Alors qu’il circule sur l’avenue de la Libération de la commune maralpine, il aperçoit à une centaine de mètres un camion de chantier.
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Ne voyant pas de panneau indiquant des travaux en cours, il ne se méfie pas et poursuit sa route. En dépassant le camion, il percute une pelleteuse en mouvement de plein fouet. « Ma tête a heurté, au niveau de la tempe, le godet », retrace Dylan à actu Nice. Le début d’une longue bataille.
Encore des séquelles physiques
Pris en charge par les secours, Dylan Bosredon est transporté vers le centre hospitalier le plus proche. Il restera plusieurs jours à l’hôpital et près de huit mois alités, au domicile de sa maman.
Casquette vissée sur la tête « pour cacher la cicatrice de cet accident », Dylan ne peut oublier ce jour tant il le marque, 13 ans plus tard. « Hormis mon horrible balafre sur le crâne, j’ai encore des séquelles du choc. Aujourd’hui, j’ai toujours des pertes de mémoire, des maux de tête réguliers et je ne dors que quelques heures par nuit… Mais je ne vais pas commencer à prendre des somnifères à 29 ans », souffle le jeune niçois.
Alors lancé dans un BTS d’horticulture, Dylan a été contraint d’arrêter sa passion. Il confie, désormais « vivre de petits boulots » pour subvenir à ses besoins.
Aucune enquête ouverte
Sorti des tumultes de l’hospitalisation, le garçon s’enquiert de l’avancée des investigations pour déterminer les responsabilités dans son accident. À sa plus grande surprise, il apprend que les forces de l’ordre « ont refusé la plainte de [sa] mère ». Pas de plainte et donc, pas d’enquête.
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« Lorsque j’ai eu 18 ans, soit deux après l’accident, j’ai décidé de reprendre l’affaire en main pour obtenir justice, explique Dylan avant de retracer son long parcours judiciaire : J’ai trouvé un avocat, je lui ai fourni tout le dossier, avec notamment les attestations de deux témoins oculaires. Il a accepté de m’aider, mais rien n’a avancé. Tout est au point mort depuis des années. J’ai adressé des courriers au bâtonnier, au procureur, rien. »
Le délai de prescription des dommages corporels des enfants étant fixé à 10 ans, Dylan Bosredon craint que la course contre la montre qu’il a engagée soit vaine.
Sollicité par la rédaction d’actu Nice, le parquet de Nice confirme qu’aucune enquête n’est ouverte. Son avocat, n’a lui, pas répondu à nos demandes d’interview.
« Je veux qu’ils soient condamnés au pénal »
« Je veux la reconnaissance de mon accident et si l’enquête le permet, d’avoir des gens condamnés pour cet accident », lâche Dylan en guise de cri du cœur, visant notamment l’entreprise de BTP présente ce jour-là.
J’ai failli perdre la vie. Je pourrais être un légume mais, heureusement, j’ai juste une énorme cicatrice.
Dylan Bosredon
Pour le jeune homme de 29 ans, qui glisse ne plus jamais être remonté sur un vélo, la reconnaissance, la condamnation et les indemnisations qui en découleraient sont capitales. « Je veux qu’ils soient condamnés au pénal », conclut le jeune homme.
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