« Des perspectives de production en France, c’est toujours une bonne nouvelle », avance Marie Chéron, de l’ONG Transport & Environment (T&E) peu avant la révélation du nouveau Citroën fabriqué à Rennes. La France produit en effet de moins en moins d’automobiles : la production a encore chuté de 10 % en 2024, à 1,36 million de véhicules. Il y a vingt ans, l’Hexagone produisait 3,7 millions de voitures. Le site de Stellantis à Rennes (Ille-et-Vilaine) n’échappe pas à ce déclin avec moins de 67 000 véhicules sortis de l’usine en 2024 (dont 50 000 C5 Aircross et le reste en 5008) contre 77 000 en 2023 et plus de 250 000 voitures vingt ans plus tôt. Au point que le site industriel breton a perdu 10 000 salariés en vingt ans : 1 500 pointent désormais selon la CFDT.
« Une plateforme électrique à la Janais, c’est un moment historique »
Le lancement effectif du nouveau C5 Aircross et la montée en charge de sa ligne de production dans les prochains mois pour atteindre 410 véhicules par jour, à la fin de l’année 2025, sont-ils à même d’éclairer l’horizon de l’usine ? « Nous sommes sereins pour les trois prochaines années. Ça correspond à un cycle de production normale dans l’automobile », assure Étienne Martin Commandeur, directeur de l’usine Stellantis-La Janais depuis 2021. « Dans l’automobile, une nouvelle voiture, c’est tous les sept ans, une nouvelle plateforme, c’est tous les dix ans. Une plateforme électrique à la Janais, c’est la première fois, c’est un moment historique », poursuit celui qui est aussi passé chez Michelin et Peugeot.
Mais la fonte de la taille et des effectifs de l’usine est-elle un problème ? « C’est une idée reçue. La réalité est à l’opposé, assure Étienne Martin Commandeur. Il y a cinq ans, nous avions 4 000 salariés et produisions 65 000 véhicules par an. Désormais, avec 2 000 personnes, nous pouvons sortir 77 000 véhicules. » Mais pour Christine Virassamy, membre CFDT et représentante du secteur auto pour la FGMM (Fédération générale métallurgie et mines), l’avenir du site de Rennes et la réindustrialisation de la France « passent forcément par la production de petits modèles électriques abordables ». Elle espère que le site de Rennes opérera cette diversification et produira aussi un petit véhicule accessible.