Tout avait bien commencé pour David Gaudu, avec une victoire d’étape début février au Tour d’Oman, puis la machine s’est enrayée. Le leader de la Groupama-FDJ a tout d’abord chuté à cause d’un animal errant, causant son forfait à la Classic Var et au Tour des Alpes-Maritimes. Puis il a abandonné, sur chute, les Strade Bianche, avant de regoûter au bitume deux jours plus tard sur la première étape de Tirreno-Adriatico. Une nouvelle gamelle qui a entraîné une opération de la main. Après toutes ces péripéties, il a repris la compétition ce mardi lors du prologue du Tour de Romandie. Le Breton de 28 ans, qui compte profiter de l’épreuve romande pour monter en puissance jusqu’au départ du Tour d’Italie, a fait le point avec DirectVelo avant de regagner son hôtel.
DirectVelo : Comment as-tu vécu ce prologue du Tour de Romandie ?
David Gaudu : C’est toujours un exercice vraiment particulier. Il y avait quand même pas mal de virages, même s’ils étaient moins nombreux que sur le prologue de l’an dernier. Techniquement, je n’ai pas pris de risques fous non plus (voir classement)Je ne me sentais pas trop mal dans les parties montantes. Maintenant, on va arriver sur des étapes où je devrais mieux me sentir.
« ON NE RATTRAPE PAS LE TEMPS PERDU »
Qu’attends-tu des prochaines étapes ?
Je veux m’accrocher le plus possible tous les jours, je veux voir comment les jambes répondent. Le plus important c’est de retrouver du rythme en course et la nervosité au sein d’un peloton. Je n’ai pas forcément de crainte d’aller frotter. Franchement, le résultat sera tel qu’il est. On ne va pas se prendre la tête. On a une belle équipe. Il y a des étapes où Stefan (Küng) a déjà gagné par le passé, on a aussi un coureur comme Rémi Cavagna qui peut gagner en échappée. Je pense qu’on va essayer de gagner des étapes et puis moi je vais m’accrocher tous les jours et on verra ce que ça donne.
Où t’estimes-tu physiquement ?
Franchement, je ne sais pas trop, le niveau est tellement élevé. Il évolue tous les ans. De mon côté, j’étais au top du top à Oman en début de saison. Depuis, le niveau des adversaires a encore évolué, et moi je n’ai pas encore couru en WorldTour (il a abandonné aux Strade Bianche et lors de la première étape de Tirreno-Adriatico, NDLR). Il y a donc un fossé qui s’est créé. On ne rattrape pas le temps perdu, mais en tout cas on va prendre ce qu’il y a à prendre jusqu’au départ du Giro.
« FAIRE TOUTES LES ÉTAPES À FOND »
À quoi ont ressemblé tes dernières semaines ?
J’ai été opéré il y a sept semaines, j’ai enchaîné avec six jours sans vélo. J’ai ensuite pu remonter pendant deux semaines sur le home-trainer, après j’ai fait une semaine sur la route où j’ai accumulé les heures petit à petit. J’ai enchaîné deux belles semaines, une à la maison et l’autre en stage à Ténérife mais pas en altitude. Je suis resté en bas. La semaine dernière, j’étais de nouveau à la maison, j’ai retravaillé un petit peu ces derniers jours, et du coup je me présente sur ce Tour de Romandie avec une forme qui n’est pas la meilleure, mais pas la pire. Comme je l’ai dit, on ne va pas se prendre la tête, on va voir où ça nous mène. De toute façon, j’ai fait tout ce que j’avais à faire.
Comment imagines-tu l’étape de montagne de ce samedi ?
On va essayer de se mêler avec les meilleurs si c’est possible. Mais comme je l’ai dit, j’ai envie de faire toutes les étapes à fond. Si ça se trouve, je vais être bien sur toutes les étapes et exploser sur l’étape de montagne, ou alors ça sera l’inverse, je ne vais être bien sur aucune étape et samedi, je serai bien. Une chose est sûre, je vais m’accrocher, parce que je dois le faire pour reprendre le rythme en course avant le Tour d’Italie.