Les faits surviennent dans un contexte sensible. Une femme de 26 ans a déposé plainte après une attaque qu’elle aurait subie lundi, à Poissy (Yvelines), et au cours de laquelle son agresseur « lui a notamment arraché son voile », a annoncé mardi sur X la préfecture des Yvelines.
Selon le Conseil des institutions musulmanes des Yvelines (Cimy), la victime « était accompagnée de son bébé d’un an et ils ont été arrosés par un liquide ». Dans sa plainte, diffusée sur les réseaux sociaux, la jeune femme indique qu’elle rentrait du Franprix, vers 16h30, quand elle a été prise à partie : « Une personne est arrivée derrière moi rapidement et m’a arraché mon voile religieux, tout en criant sur moi. » La victime dit n’avoir pas bien entendu ses propos.
Une enquête est en cours. La préfecture a assuré que « les services de police sont pleinement mobilisés pour retrouver l’auteur des faits ».
Hier après-midi, une jeune femme âgée de 26 ans a déclaré avoir été violemment agressée à Poissy. L’agresseur lui a notamment arraché son voile. La victime a déposé plainte. Les services de police sont pleinement mobilisés pour retrouver l’auteur des faits.
Le préfet des…— Préfet des Yvelines 🇫🇷 (@Prefet78) April 29, 2025
Le préfet des Yvelines, Frédéric Rose, qui « condamne fermement cet acte violent », s’est entretenu sur le sujet avec le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Un échange qui s’est tenu immédiatement après que le locataire de la place Beauvau en a pris connaissance, lui qui est accusé d’avoir tardé à réagir après le meurtre d’un fidèle dans une mosquée du Gard.
Les musulmans déplorent le « climat ambiant »
Le préfet des Yvelines devait également rencontrer les représentants du Cimy ce mardi soir. L’occasion d’évoquer les questions de sécurité des habitants de cette confession, alors que l’agression intervient au lendemain de la marche « contre l’islamophobie » organisée après l’assassinat vendredi d’Aboubakar Cissé à la mosquée de La Grand-Combe.
« Toute la population française a découvert avec stupeur jusqu’où ce climat ambiant pouvait amener », a réagi mardi soir le Cimy. Lequel a remercié les services de l’État dans le département pour « leur réactivité » et « la prise en compte de chaque acte ou parole islamophobe », écrit le conseil sur X.
« Le partenariat avec le Cimy existe depuis longtemps et perdure, rappellent les institutions musulmanes. C’est dans ces moments de tensions et de drames que la confiance et la relation établie prouvent toute leur importance. »
« Ce geste abject est une atteinte à nos valeurs »
De son côté, la maire (LR) de Poissy, Sandrine Dos Santos, a fait part de sa « plus vive indignation » et sa « profonde solidarité à l’égard de la jeune Pisciacaise victime d’une agression islamophobe dans notre ville de Poissy, alors qu’elle se trouvait avec son bébé en poussette ». L’élue a indiqué avoir elle a reçu les représentants du culte musulman de sa ville.
« Aucune forme de haine, de racisme ou de rejet de l’autre n’a sa place. Ce geste abject est une atteinte à nos valeurs, à notre humanité commune, et à notre devoir de protection, quelle que soit sa religion, son origine ou sa condition », a-t-elle précisé sur X. Le député (Renaissance) de la circonscription, Karl Olive, a lui aussi fait part de sa « profonde indignation » dans un communiqué. « J’apporte tout mon soutien aux amis musulmans de notre ville et du territoire, écrit-il. De tels actes, inacceptables, doivent être rapidement élucidés et leur auteur sévèrement puni. »
« Nos compatriotes, tous nos compatriotes, quelles que soient leurs convictions religieuses, ont droit à la sécurité et à la protection de la Nation », a également commenté le député (Place publique) des Yvelines, Aurélien Rousseau.
Au total, 79 actes anti-musulmans ont été recensés entre janvier et mars 2025, soit 72 % de plus que sur la même période en 2024, selon nos informations. « Cette hausse est la conséquence d’un travail qui se construit petit à petit avec l’Association de défense contre les discriminations et les actes anti-musulmans (ADDAM) et le travail des policiers qui permet de mieux recenser les actes antimusulmans et d’inciter les victimes à porter plainte », explique notamment le ministère de l’Intérieur.