Par

Laurent Fortin

Publié le

30 avr. 2025 à 8h49

Depuis mi-avril, ce sont près de 5 000 saisonniers qui ont été affectés chez la petite dizaine de maraîchers, toujours moins nombreux d’année en année, qui cultivent encore le muguet.

Une fleur, dont la particularité, est de devoir être prête juste avant le 1er mai, tradition oblige. Un tempo que les exploitants ont dû accélérer cette année. Tout se joue en une dizaine de jours.

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Le muguet est une plante très exigeante. En 2024, les cueillettes avaient été anticipées après la douceur du début de printemps. Cette année, l’hiver a été plus froid et le muguet a mis plus de temps à émerger. Si bien que la pousse a été plus tardive. Heureusement, les producteurs ont su rattraper le léger retard de croissance, mais non sans peine. Le muguet étant cultivé sous petit tunnel plastique ou sous châssis en verre, ils ont joué avec la lumière, en apportant le nécessaire pour lancer la floraison des premières clochettes. La mise à la lumière sert à réchauffer le sol et accélérer le développement et l’aération.

La Fédération des maraîchers nantais

95 % de la production est nantaise

Selon l’organisme, la cueillette a finalement « tenu ses promesses ». Près de 60 millions de brins devraient être collectés sur les 150 hectares qui lui sont dédiés en Loire-Atlantique. Deux millions de pots de muguet sont également commercialisés. Un volume qui, malgré la diminution d’année en année de producteurs, se maintient.

Vidéos : en ce moment sur Actu

Cette baisse d’intérêt des maraîchers (ndlr. le bassin en compte au total 200 ce qui en fait le premier employeur agricole de Loire-Atlantique) est liée aux contraintes de la plante. Si sa réussite se joue sur un temps très court, les interventions restent très fréquentes et nécessaires tout au long du cycle cultural : tri, plantation et diverses interventions de couverture… Ces opérations ne sont pas mécanisées. Les interventions sont uniquement faites à la main. La cueillette nécessite donc une main-d’œuvre importante qui n’est pas facile à mobiliser.

La Fédération.

Le muguet de la région Pays de la Loire représente 95 % de la production nationale. Le chiffre d’affaires annuel dégagé varie entre 20 et 30 millions d’euros. Ces brins seront achetés pour un tiers chez les fleuristes et pour un autre en grandes surfaces. La vente dans la rue et sur les marchés représente 7 % chacune.

Si la tradition de la production nantaise date des années 1920, celle d’offrir un brin comme « porte-bonheur » remonterait à la Renaissance, par l’intermédiaire du roi Charles IX. Plus tard, associé au jour républicain sous la Révolution, le muguet ne devient officiellement le symbole du 1er mai qu’au début du XXe siècle.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.