Bouygues Immobilier arrive au bout de la première mi-temps de son opération reconversion à Schiltigheim (Bas-Rhin). Dans la ville attenante à Strasbourg, le promoteur vient de célébrer la livraison de la première tranche de ses « Allées Gutenberg », dénommées en référence à l’activité d’imprimerie qui a été exercée sur place pendant plus d’un demi-siècle jusqu’en 2010.
En succession d’Istra (Imprimerie Strasbourgeoise) sur la parcelle qu’il avait rachetée à son propriétaire privé en 2020, il a fini d’ériger 233 appartements sur les 460 composant le programme complété de 247 studios en résidence étudiante. Imposés dans une OAP (orientation d’aménagement et de programmation) du PLU au titre de la reconstitution d’offre par suite de démolitions dans le quartier prioritaire voisin des Ecrivains, 117 logements sociaux forment d’emblée la composante locative aidée de la programmation. Ils ont attribués au bailleur historique local Alsace Habitat.
L’accession, quant à elle, doit pour une bonne part la réussite de sa commercialisation à son éligibilité à la TVA réduite à 5,5 %. « Celle-ci a fait passer les prix de vente sous le seuil des 4 000 euros TTC/m2, à 3 700 euros en moyenne, offrant ainsi une opportunité aux primo-accédants », souligne Guillemine Robein, directrice générale Nord-Est de Bouygues Immobilier.
La seconde tranche, à la livraison progressive jusqu’à mi-2026 (hors la résidence qui suivra un an plus tard), fera la part belle (80 % des 227 logements) au locatif intermédiaire, réparti entre la Foncière Logement, CDC Habitat et les sociétés d’Action Logement Immobilière 3F et l’alsacienne Domial.
Un marqueur de rupture pour la municipalité écologiste
Elle sera surtout dominée par l’aménagement du parc central, dont l’ampleur lui fait remplir un rôle authentiquement structurant. Il occupera un tiers de la surface foncière soit 1 hectare. « Il marquera ainsi la transformation de cet espace jadis très minéralisé, de façon bien visible », appuie Guillemine Robein. D’autant que ce parc sera ouvert à tout public et qu’il se prolonge de plantations en pleine terre en cœur des îlots bâtis, portant le total d’espaces verts à 1,9 hectare.
Infiltration des eaux pluviales et toitures végétalisées sur chaque lot apporteront aussi leur contribution à la mutation fortement incitée par la Ville, qui a fixé les dimensions du parc. La municipalité écologiste élue en 2020 a voulu faire de ce programme majeur à son échelle un marqueur de sa rupture avec l’équipe précédente très – trop ? – bâtisseuse, qui avait imaginé sur l’ex-Istra des tours de plus de 10 étages. Le plan d’aménagement élaboré par Bouygues Immobilier et sa maîtrise d’œuvre autour d’Oslo Architectes (1) dessine au contraire un épannelage de R + 3 à R + 9 préservant la générosité pour les espaces verts.
(1) Avec les BET Linder Paysage, Lollier Ingénierie (VRD), Callisto (structure) et Galeos (fluide et thermique. Oslo a conçu les constructions de la tranche 1, la suivante se répartit entre TOA Architectes (résidence étudiants), SA&A Schweitzer et Bik Architecture.