Tomber en course alors qu’il a toutes les cartes en main pour, au minimum, marquer de gros points, voire pour gagner, ça a déjà de quoi agacer Marc Márquez. Mais tomber dans un virage à gauche, dans lesquels on le sait capable de donner la leçon à tous ses adversaires, c’est presque un crime de lèse-majesté.
Aussi, dimanche, l’Espagnol avait du mal à mettre les mots sur cette erreur qu’il venait de commettre et qui l’avait envoyé dans les graviers de Jerez dès le troisième tour du Grand Prix. Il n’avait livré que quelques mots sur le sujet aux médias, préférant utiliser son temps de parole pour saluer la première victoire de son frère.
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Vingt-quatre heures plus tard, Márquez avait visiblement fait le tri dans ses pensées puisqu’il a pu s’expliquer plus longuement auprès de la presse à l’issue de la journée de test. Questionné pour savoir s’il avait réussi à comprendre ce qui s’est passé, il a répondu : « Oui. À froid, en l’analysant. Je m’étais exprimé seulement une demi-heure après avoir commis cette erreur, c’est pour ça que je n’avais pas fait beaucoup de déclarations. J’ai juste réagi à la victoire de mon frère et mon erreur, je l’ai laissée de côté, parce que je devais encore analyser ce qui s’était passé, y réfléchir froidement et l’analyser sur la télémétrie. »
Après cette réflexion, le #93 a compris l’erreur qu’il a commise : « Je suis vraiment entré trop vite dans ce virage. Avec cette confiance dont je parle tout le temps, le fait que je subisse si peu de chutes cette année, que je sois aussi rapide… Et là, la première chute dans un virage à gauche. J’ai compris que j’allais trop vite, que j’allais entrer trop vite, mais j’avais confiance dans le fait que ça tiendrait, que j’allais devoir élargir un peu et perdre un ou deux dixièmes, mais continuer la course. »
Marc Márquez a repris la course avec une moto abîmée et a terminé 12e.
Photo de: Jose Breton – Pics Action – NurPhoto – Getty Images
Cet excès de confiance n’est pas sans rappeler celui qui l’a piégé à Austin, avec une chute survenue alors qu’il menait le Grand Prix et aurait pu se permettre de gérer. Interrogé pour savoir s’il est en colère contre lui-même, le pilote Ducati a expliqué : « Non, non. Ce sont des choses qui arrivent. Évidemment, après le début de saison que l’on a eu et compte tenu de la forme dans laquelle je suis, être deuxième au championnat, ça n’est pas génial, mais on n’est qu’à un point. »
« Et puis, il y a une raison, j’ai fait deux grosses erreurs. Je l’ai dit, si je veux me battre pour ce championnat, je dois les éviter, parce qu’il ne s’agit pas seulement de gagner, gagner, gagner. La vitesse est là, mais je dois gérer ces moments. Ce sont deux moments ponctuels, mais ils ont eu lieu tous les deux le dimanche. C’est l’année où je tombe le moins mais je suis tombé deux fois le dimanche, alors il faut que j’arrive à bien le comprendre. »
Pour son retour en piste lundi, pour la journée de test, Márquez n’a pas changé ses plans, aucun élément technique n’ayant le pouvoir de lui éviter ce type de chutes. « Non », a-t-il expliqué lundi soir. « Ce que j’ai fait hier après-midi, c’est analyser la chute, en comprendre la raison, l’enregistrer dans ma tête pour essayer de ne pas la reproduire à l’avenir. À partir de là, comme je le dis toujours, hier c’est du passé, j’avais la chance qu’aujourd’hui qu’il y ait un test, et il a confirmé mes bonnes sensations. Ce matin, j’ai été vite, et cet après-midi j’ai aussi eu une vitesse normale. »
Si son dimanche après-midi n’a pas ressemblé à ce qu’il avait imaginé, Marc Márquez a tout de même pris le temps de passer saluer l’équipe Gresini et de partager un moment avec Nadia Padovani et ses troupes pour les féliciter de cette première victoire de la saison. Mais, déjà, il se tourne vers Le Mans pour faire oublier sa bévue.
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Léna Buffa
MotoGP
Marc Márquez
Ducati Team
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