La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin a annoncé mercredi que la France réunirait, «dans les prochaines semaines», les ministres des autres pays de l’Union européenne sur le financement du contrôle des petits colis entrant en Europe en provenance d’Asie. La France a proposé mardi de faire payer «des frais de gestion» sur chaque petit colis entrant en Europe, dès 2026, pour financer les contrôles appelés à se renforcer devant l’afflux de colis de faible valeur envoyés notamment depuis la Chine, via des plateformes telles que Shein ou Temu. Cet afflux est craint en raison de la hausse des droits de douane voulue par les États-Unis notamment sur les petits colis de Chine.

«Notre projet est le suivant: faire en sorte que nous protégions les Français et que les contrôles aient lieu», a déclaré Amélie de Montchalin lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, disant vouloir «financer des contrôles beaucoup plus massifs, même avant la mise en place des mesures de l’Union douanière que nous défendons». Amélie de Montchalin a précisé que cela se ferait «en Européens, le plus rapidement possible, en faisant payer aux plateformes les contrôles qu’elles devraient faire elles-mêmes» afin de ne pas les «faire payer (…) aux honnêtes contribuables français».

Elle a ajouté que son homologue néerlandais est «très motivé» pour porter le projet avec elle, tandis que «les Allemands en ont fait une priorité de leur contrat de coalition». Ainsi, «la France, dans les prochaines semaines, réunira tous les ministres en charge de cette question au niveau européen pour que nous nous coordonnions, que nous agissions, que nous protégions notre économie, mais que surtout nous protégions les consommateurs qui parfois ne se rendent pas compte que derrière des prix défiant toute concurrence, ils se mettent eux-mêmes en danger» avec des biens enfreignant souvent, selon elle, des normes européennes.

Une réunion informelle

Interrogé, le ministère des Comptes publics a indiqué qu’il s’agirait d’une réunion informelle des ministres européens chargés des douanes, mais dont les modalités n’ont pas encore été fixées. Par ailleurs, le ministre de l’Économie Éric Lombard a évoqué mercredi, devant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, une réunion avec ses «homologues chinois et des entrepreneurs chinois (…) dans les semaines qui viennent». Son ministère a précisé qu’elle se tiendrait le 15 mai à Paris dans le cadre du Dialogue économique franco-chinois. Les «frais de gestion» proposés par la France se distinguent des droits de douane qui s’appliquent proportionnellement à la valeur de la marchandise importée.