Le bonheur de retrouver la compétition se lisait sur son visage quand il est descendu du bus pour monter sur le home-trainer. Puis après un échauffement où il est devenu de plus en plus concentré, Benoît Cosnefroy a pris la direction ce mardi en fin d’après-midi du départ du prologue du Tour de Romandie, chambré une dernière fois par son coéquipier et ami Aurélien Paret-Peintre, persuadé que le Normand allait faire un bon temps sur les 3440 mètres du parcours tracé autour de Saint-Imier.

« REVENIR TROP TÔT N’AURAIT PAS ÉTÉ UNE BONNE OPTION »

Au final, le puncheur de 29 ans a terminé aux portes du Top 20 (voir classement), une performance solide après huit mois sans compétition. Et ce sans prendre de risques fous. “Je n’ai vraiment aucune appréhension mais je sais les huit mois que je viens de passer et le travail qui a été fait pour revenir. Je n’ai pas envie de tout risquer sur un prologue où, dans tous les cas, je ne vais pas jouer la gagne. Je n’ai pas mis un curseur risque trop important. Dans tous les virages, j’avais de la marge à l’inverse de mon prologue aux Boucles de la Mayenne de l’an passé où je m’étais fait peur à certains endroits. Je crois que je bats Aurélien Paret-Peintre, l’objectif est atteint”, plaisante-t-il auprès de DirectVelo.

Le Normand ne cachait pas sa joie de remettre un dossard après avoir été opéré du genou en décembre dernier. “Il y a eu plusieurs moments dans ma convalescence. J’ai toujours été concentré sur mon projet. J’ai optimisé la période qui m’était donnée pour revenir le plus vite et le mieux possible. Quand on n’est pas dans l’ambiance du peloton, ça nous manque. Mais comme je n’avais pas le niveau, je n’avais pas envie de revenir de suite”. Alors que Decathlon AG2R La Mondial lui a laissé le temps de se refaire une santé, Benoît Cosnefroy a pris le parti de retrouver les pelotons dans une bonne condition physique. “Je sais le niveau qu’il faut pour revenir dans le peloton pro qui roule de plus en plus vite. Revenir trop tôt n’aurait pas été une bonne option. Je ne voulais pas revenir pour me faire taper dessus. Je ne suis pas non plus sado-maso”.

AUCUN DOUTE SUR LE FAIT DE REVENIR À SON MEILLEUR NIVEAU

Ces dernières semaines, il a beaucoup travaillé derrière scooter pour retrouver de la vitesse et des automatismes, alors il dit ne pas avoir vraiment de stress au moment de retrouver le peloton ce mercredi sur la première étape du Tour de Romandie. “Reprendre ici, c’est vraiment une bonne option. Le peloton est souvent un peu moins stressé en Suisse sur des routes qui sont un peu meilleures”.

Alors que plusieurs étapes de ce Tour de Romandie correspondent à ses qualités de puncheur, il ne veut pas vraiment s’avancer sur ce qu’il peut espérer cette semaine. “Je suis sûr que je vais terminer le Tour de Romandie. Je n’ai pas de doute sur le fait que je tienne sur une course professionnelle. Peut-être que je pourrai jouer dans un final, je me le souhaite mais ce n’est pas mon premier objectif ici. Tenir un peloton et jouer la gagne, ce n’est pas la même chose”. Mais Benoît Cosnefroy est confiant pour la suite. “Je n’ai aucun doute sur le fait que je revienne à mon meilleur niveau dans les prochaines semaines. Et si c’est dans les prochains jours, tant mieux”.