Par
Brian Le Goff
Publié le
30 avr. 2025 à 20h14
Comme chaque année, la manifestation du 1ᵉʳ mai change de parcours à Rennes pour mettre en lumière un quartier. En 2025, un compromis entre chaque partie prenante a permis d’établir un départ de la mobilisation depuis la place de Bretagne, jeudi à 10 h 30.
L’arrivée se fera dans le quartier de Villejean, à la ferme de la Harpe, pour une fin de manif « conviviale », préparée avec la confédération paysanne, syndicat affilié pour la deuxième année consécutive à l’intersyndicale (FO, CGT, Sud Solidaires, FSU, Union Pïrate et FSE).
Le cortège passera près du CHU de Rennes et de l’Université Rennes 2 et sur la dalle Kennedy, où des prises de paroles sont à chaque fois prévues. « Le parcours avait été défini avant la fusillade survenue jeudi 17 avril dernier, mais le passage des manifestants sur place est forcément symbolique », estime Fabrice Lerestif, secrétaire de l’union départementale du syndicat Force Ouvrière en Ille-et-Vilaine.
« Ce qui importe, c’est l’unité »
Ce dernier croit en la possibilité de retrouver une manifestation conviviale et familiale ce jeudi. « Ce qui importe, c’est l’unité face à la montée des tensions dans le monde et en France et aux coups portés par un budget d’austérité. »
Réinventons ensemble les jours heureux. Prenons notre vie en mains, décidons nous-mêmes de la suite. Faisons de toutes les initiatives une force.
Fabrice Lerestif
Secrétaire de l’union départementale du syndicat Force Ouvrière
Pour le syndicaliste, la participation de la confédération paysanne est un exemple de son propos : « C’est une rencontre entre les travailleurs des champs et les travailleurs des villes qui partagent des problématiques proches les unes des autres. »
Vidéos : en ce moment sur Actu« Pain, paix, liberté »
Enfin, le mot d’ordre de cette manifestation du 1er mai reste l’un de ceux que l’on retrouve le plus à chaque mobilisation, « Pain, paix, liberté ».
Le pain pour la justice sociale entre chacun, la paix, pour dire non aux tensions qui s’exacerbent sur toute la planète et, car, l’un ne va pas sans l’autre, la liberté, car les attaques contre elle se multiplient.
Fabrice Lerestif
Secrétaire de l’union départementale du syndicat Force Ouvrière
En fait, »on se mobilise contre tout ce que l’on nous annonce, un budget très dur d’austérité pour 2026 où l’on va encore nous expliquer que l’on soigne trop, qu’il y a trop d’écoles, trop de services publics, trop d’inspecteurs du travail, trop de policiers de la biodiversité ; soit un discours à la Trump. »
Confronté à ce constat, Fabrice Lerestif l’assure : « S’il n’y a plus de services publics, il n’y a plus de république. De là, on crée de l’amertume et de la colère parce qu’il n’y a plus d’élan collectif, de sens commun. »
Ainsi, il voit le risque d’une montée des violences les uns contre les autres en pointant du doigt des responsables troip facilement trouvés. « On aura une autre banderole avec écrit ‘Travailleurs français-immigrés, même patron, même combat’ car ce ne sont pas eux qui décident de réduire les services publics ou des plans de licenciement dans les entreprises. »
Pas la fête du travail, mais des travailleurs
L’historien de profession en profite pour rappeler que le 1ᵉʳ-Mai n’est pas la fête du travail, terme érigée sous Pétain, mais bien la fête internationale des travailleurs. « Elle a été créée à la fin du 19ᵉ siècle après la mobilisation de syndicalistes américains. »
Cette mobilisation, c’est également l’occasion pour parler des « syndicalistes de tout pays qui sont aussi parfois emprisonnés comme en Iran pour la française Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris retenus depuis bientôt trois ans. »
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