Publié le
30 avr. 2025 à 11h30
Anaïs Portero est photographe de profession. La jeune femme réside à Trébons-sur-la-Grasse. C’est là qu’elle a installé son studio photo. Elle a obtenu tout dernièrement la distinction de Portraitiste de France qui salue la qualité de son travail et fait ainsi partie des 160 professionnels ayant obtenu ce titre parmi 500 candidats. Elle pourra faire valoir celui-ci durant quatre ans.
En s’inscrivant à ce concours, l’intention première de la photographe était claire : relever un défi, se confronter au regard extérieur de professionnels, mais aussi être reconnue pour son travail. Elle peut aujourd’hui porter un nouveau regard sur ses photos, être plus sûre d’elle, plus confiante en ses qualités artistiques et techniques. En somme, la jeune photographe dit avoir « grandi de tout cela ».
Un concours exigeant
Participer à ce concours, cela a représenté pas moins de sept mois de travail pour rendre 12 photos (développées sur tirage papier) sur des thématiques bien définies : une personne dans son environnement de travail appelée aussi photo « corporate », quatre photos de couple dont deux en extérieur et de plain-pied, une femme enceinte, deux enfants de moins de six ans, une personne de plus de 60 ans avec un animal de compagnie, un groupe de plus de quatre personnes, et trois sujets libres, au choix. Autant dire un beau défi à relever !
Contrairement à d’autres concours permettant de laisser libre cours à sa créativité, ici, juste la retouche photo, mais pas d’ajouts, pas d’IA. Ce qui est évalué, c’est l’art du portrait dans sa pureté même.
Autre spécificité du concours de Portraitiste de France : il offre un retour sur les photographies envoyées avec des notes attribuées selon des critères précis : émotion/gestuelle, maîtrise de la lumière, impact/créativité, graphisme/composition, qualité technique (désignant la qualité du tirage papier). Un retour essentiel, selon Anaïs, pour évaluer ses faiblesses et ses points forts.
Vidéos : en ce moment sur Actu
Sans surprise, ce sont les types de prises de vues qu’elle avait l’habitude de pratiquer qui ont convaincu le jury : les nouveaux-nés et la grossesse. La force de l’expérience !
Parcours de vie
En effet, c’est en 2017 qu’émerge chez la jeune maman l’idée de se consacrer pleinement à la photographie qu’elle pratiquait jusque-là en amatrice. Une séance photo avec ses propres enfants, auprès d’une photographe professionnelle, a été pour elle une expérience extraordinaire, confie-t-elle. S’impose l’envie très forte de reproduire cette émotion d’une rare intensité, de la faire vivre à d’autres, à travers la photographie. C’est pour cela que plus que quiconque Anaïs accorde une grande attention à tout ce qui entoure la prise de vue afin qu’elle soit toujours un moment à part pour ses clients et clientes.
Très vite, elle se spécialise dans les photos de grossesse et de nouveau-nés. Aux États-Unis, ce sont les débuts du « new born posing » ou mise en scène des nouveau-nés, dont la photographe la plus emblématique est l’australienne Anne Geddes. La demande est forte. Anaïs surfe sur cette nouvelle tendance avec succès. Ses premiers clients, elle les obtient grâce à Facebook, puis par le bouche à oreille. Aujourd’hui, c’est via les réseaux sociaux, particulièrement Instagram, pour les jeunes femmes enceintes, qu’elle développe son activité professionnelle et qu’elle fait connaître son travail.
Une prise de vue : toute une histoire !
Car une séance photo dans Les Studios d’Anaïs, c’est bien plus qu’une prise de vue. C’est tout un parcours qui ne se réduit pas à prendre la pose dans son studio. Après un premier contact par téléphone pour faire connaissance et réserver la séance, Anaïs envoie un guide de séance pour expliquer comment celle-ci va se passer. Mais surtout, au travers d’un questionnaire, elle recueille toutes les informations et s’imprègne de la personnalité de ses clients. Un temps de préparation essentiel pour elle. Question de feeling !
Le jour J, la séance dure entre une et deux heures. Et jusqu’à 3 heures pour un nouveau-né, car il est essentiel de s’adapter au rythme de bébé (couches à changer, tétées, câlins ou endormissement selon les poses). Anaïs estime que la prise de vue en elle-même dure environ une heure, pour 80 à 90 clichés pris. Le reste de la séance sert à mettre à l’aise, à détendre, à gagner la confiance des parents. En effet il est parfois difficile pour de jeunes parents de laisser la photographe manipuler leur bébé. Une atmosphère détendue à force de patience est la clé d’une bonne séance photo. C’est toute cette approche qui justifie aussi les prestations proposées.
Étape suivante : la photographe réalise un premier tri : 40 photos sont montrées aux clients. Chaque photo retenue par Anaïs a quelque chose de singulier. Pas de photos identiques. Ce tri fait partie de son travail de photographe car c’est souvent difficile pour ses clients de faire un choix parmi un grand nombre de photos. Elle opère aussi à ce moment-là une première retouche rapide des clichés.
Une nouvelle rencontre est programmée pour le visionnage des photos sur grand écran, à l’aide d’un vidéoprojecteur ou exceptionnellement en visioconférence si les clients habitent loin. Ce moment est très attendu par la photographe : il est important pour elle d’être avec ses clients pour faire le choix, de découvrir leurs réactions en voyant les photos. Un nouveau moment de partage d’une grande intensité dans le projet photographique. Après le choix des photos, Anaïs réalise enfin les retouches finales.
Un souvenir indélébile
Plus qu’une séance photo, elle vit chaque projet comme un moment de vie partagé avec ses clients. C’est la raison pour laquelle la jeune photographe ne propose pas, sauf exception, d’achat de photos numériques mais au contraire un produit tangible (cadre, tableau, impression papier, album photo). Elle insiste : « il est important d’avoir un souvenir de cette séance, pour laquelle on a pris du temps ».
Plus qu’un service, plus qu’une simple prestation, Anaïs conçoit son métier comme une transmission d’une histoire de famille, à travers un cliché. Et puis, elle le sait, on parcourt les albums, on contemple les tableaux accrochés au mur tandis que les photos numériques dispersées sur plusieurs appareils sont rarement montrées. Anaïs fait exception pour les photos de femmes enceintes et de nouveau-nés qui concernent des parents plus jeunes, vivant à 100 % dans l’ère du numérique. Les photos numériques sont alors privilégiées mais une impression photo reste imposée dans la formule de prix.
Pour durer, il faut aller de l’avant et se renouveler sans cesse. Forte de cette reconnaissance de la part de ses pairs, Anaïs, nouvelle « portraitiste de France », envisage de proposer des photographies d’iris. C’est déjà dans l’air du temps !
Nathalie Ramonda
Infos pratiques
Pour retrouver le travail d’Anaïs Portero : https://www.lestudiodanais.com/ ainsi que sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram.
Contact : 07 69 41 60 49.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.