Posted On 1 mai 2025
À désormais 10 mois des élections municipales, les prises de positions des uns et des autres accélèrent la clarification du paysage politique grenoblois à l’approche de l’échéance. Du côté du PS, la cheffe de file Amandine Germain se comporte déjà comme une simple supplétif des Verts.
LAURENCE RUFFIN PREND POSITION CONTRE L’ÉCOSYSTÈME ÉCONOMIQUE…
Pour sa première prise de position publique, la cheffe de file des Verts Laurence Ruffin avait choisi de s’attaquer au PDG de Safran Olivier Andriès, en jugeant qu’il pose un « problème démocratique » (!) parce qu’il refuse désormais d’investir dans les villes écolos où il est accueilli à coups de tomates. Elle ne se dit pas à un seul moment que le problème pourrait venir d’activistes rouge/verts élus par personne qui tentent de saboter un projet créateur de 500 emplois locaux. Un positionnement clair, dans la continuité du dogmatisme idéologique anti-économie caractéristique du Piollisme, qui a produit tant de dégâts.
Source SaccageGrenoble.
… DANS LA CONTINUITÉ DU PIOLLISME
Elle a essuyé en retours une volée de critiques. Le leader de l’opposition, Alain Carignon, a immédiatement réagi en relevant que Laurence Ruffin « confirme que la continuité qu’elle incarne prolongerait la fracture qui oppose notre écosystème local d’enseignement, recherche et activité économique avec son environnement politique ». Emilie Chalas (Renaissance) parlant elle d’une « réaction malvenue quand on voit le nombre d’entreprises qui ont quitté Grenoble ».
ELLE DIVISE MÊME À GAUCHE
À gauche, Romain Gentil (groupe PS au conseil municipal sans être membre du parti) a réagi aux propos de la tête de Ruffin. Alors qu’il entend mener une liste de gauche aux élections municipales, avec notamment l’ex adjoint exclu Pascal Clouaire, l’élu a pointé les contradictions des Verts : « ils veulent moins d’émissions et en même temps que la tech soit faite très loin. Ils veulent des emplois et du pouvoir d’achat mais ne soutiennent pas les entreprises sur le territoire ».
LE SILENCE DES ÉLUS PS DU CONSEIL MUNICIPAL
Mais le silence de ses collègues du conseil municipal encartés au PS, Cécile Cénatiempo et Hassen Bouzeghoub, avait de quoi mettre la puce à l’oreille. Ceux-ci sont en effet pieds et poings liés par le parti socialiste grenoblois, qui a désigné il y a quelques semaines Amandine Germain comme « cheffe de file » (donc comme potentielle tête de liste). Et tout portait à croire qu’elle-même était déjà inféodée aux Verts, dont elle a eu besoin du soutien pour son élection comme conseillère départementale en 2021.
GERMAIN VOLE AU SECOURS DE RUFFIN…
C’est désormais confirmé puisque Amandine Germain a choisi, pour sa première prise de position dans le débat grenoblois… de venir au secours de Laurence Ruffin. La socialiste s’en prend ainsi… à Alain Carignon et Emilie Chalas, qu’elle accuse de tenter « d’opposer écologie et industrie, dans une vision caricaturale et simpliste ». La tête de liste des Verts n’a plus besoin de répondre : le PS grenoblois s’est transformé en docile instrument qui le fait à sa place.
Amandine Germain, la « cheffe de file » des socialistes à Grenoble. La seule question à se poser la concernant : fera-t-elle alliance avec les Verts avant, ou après le second tour ?
… SANS VOIR QUE LES VERTS ONT EUX-MÊME OPPOSÉ ÉCOLOGIE ET ÉCONOMIE
Madame Germain aurait été plus inspirée de dénoncer la « vision caricaturale » des Verts/LFI qui ont politisé le sujet de l’écologie pour eux-mêmes l’opposer à l’économie. Les exemples en ce sens abondent : fin du financement par la ville du programme NANO 2017 dès l’élection de Piolle, prises de position ridicules contre la 5G alors que cette technologie permet notamment des avancées environnementales, projets punitifs et méthode autoritariste sous prétexte d’écologie qui ont eu pour seul effet de torpiller le tissu économique de proximité…
LA MAUVAISE FOI POLITICIENNE D’AMANDINE GERMAIN
Elle pousse le culot jusqu’à demander « où étaient les donneurs de leçons » pour le dossier Vencorex. Ce qui relève soit d’une mauvaise foi calculée, soit d’une méconnaissance complète des débats métropolitains puisque le groupe d’Alain Carignon a pris constamment position en faveur de Vencorex et s’est associé aux initiatives métropolitaines transpartisanes visant à sauvegarder les emplois. Mais ce n’est sans doute pas assez simple à admettre pour son logiciel de raisonnement binaire.
Tweet d’Alain Carignon suite à la décision du tribunal de commerce pour Vencorex.
UN COPIÉ-COLLÉ DES ÉLÉMENTS DE LANGAGE DES VERTS
Mais il n’y a malheureusement rien de très étonnant à cette sortie. L’objectif du PS est d’envoyer des gages aux Verts, en montrant à quel point ils sont compatibles pour faire une liste commune aux élections. Pour ce faire et sans aucune subtilité, Germain utilise d’ailleurs les mêmes éléments de langages périmés et creux que Ruffin. Quand l’une parle de « conjuguer économie, transition écologique et justice sociale », l’autre veut « concilier économie, social et écologie ». Au moins a-t-elle fait l’effort de changer de verbe..
Le projet de ligne Lyon-Turin est justement un exemple de projet qui concilie économie (les échanges entre France et Italie) et écologie (transport de marchandises sur rail plutôt que par des camions qui traversent les alpes). Mais les Verts/LFI grenoblois s’y opposent !
LA COURSE AUX POSTES PLUTÔT QUE LE RESPECT DES ÉLECTEURS
Par ses propos Germain nous confirme que le seul objectif du PS est l’alliance, quitte à trahir leurs électeurs. Elle a été désignée cheffe de file des Verts par le vote de 25 adhérents socialistes (!) alors qu’en 2020, Cécile Cénatiempo et Hassen Bouzeghoub ont été élus sur la liste d’Olivier Noblecourt qui a récolté plus de 3000 voix d’électeurs de gauche ne voulant pas des Verts. Au nom de ces 25 pauvres votants, ils considèrent désormais qu’ils peuvent leur tourner le dos et les trahir en espérant avoir des postes.
LE CHANGEMENT OU LA CONTINUITÉ
La grille de départ des élections de mars 2026 se clarifie donc entre le camp de l’équipe municipale sortante, et ceux gravitant autour prêts à toutes les compromissions en espérant décrocher des postes ; et la mobilisation qui prend forme autour d’Alain Carignon, seule force d’opposition crédible sur le fond parce qu’elle assume vouloir rompre avec 12 ans de Piollisme, parce qu’elle traite la question du « comment » redresser la ville et parce qu’elle bénéficie d’un socle électoral qui la met en capacité de l’emporter.
Les Grenoblois auront deux vrais choix. Tout le reste n’est que littérature.