On a tous des souvenirs de Renaud. Des couplets, des refrains, ta-ta-tin. Ou un concert, des expressions, une photo. Quelque chose qui nous ramène parfois à l’enfance, à ce vieil oncle qu’on aimait bien ou à des histoires de copains. Mais lui, des souvenirs, il en a plein.
Organisateur de spectacles dans la région depuis près de 40 ans, le Grenoblois Rémi Perrier a été interviewé des dizaines de fois par le Dauphiné Libéré. Pour parler de Musilac, des Stones, d’Indochine, de Johnny Hallyday, de Gad Elmaleh, de l’acoustique du Palais des Sports de Grenoble aussi, et on en passe.
Le jeu de l’actualité culturelle, de la promo… mais jamais quand on parle de Renaud. Là, c’est toujours autre chose. Entre l’émotion et la tendresse.
« On ne parle pas d’un chanteur, on parle de notre patrimoine »
A l’occasion des 50 ans de carrière de l’auteur de « Mistral Gagnant », on est donc retourné dans nos archives. C’est Renaud par Rémi Perrier, deux amis qui ne se laisseront jamais béton.
Ainsi, le Grenoblois nous racontait ceci en mars 2016 : « Avec Renaud, on se parle régulièrement, c’est une histoire de fidélité. On ne s’est jamais quitté parce que c’est un mec qui est là, qui n’oublie pas. J’ai un lien très fort avec lui. La première fois, du temps où je bossais à la radio, il m’avait ramené, avec son chauffeur, en bas de chez mes parents. On avait parlé d’eau-de-vie dans la bagnole et nous voilà, à 4 h du matin, en train de goûter l’eau-de-vie familiale dans le salon. Je me rappelle encore ma mère, qui voulait m’engueuler parce qu’il était super tard, débarquant en robe de chambre et tombant sur Renaud… Il m’avait raccompagné une autre fois, quelques années plus tard. On était resté en bas de mon lotissement, dans un parc, à Sassenage, à fumer nos mégots. Comme dans sa chanson, à m’asseoir sur un banc ».
« On ne parle pas d’un chanteur, on parle de notre patrimoine, comme pour Barbara, Ferré, Brassens. Qui, en écoutant une de ses chansons, ne repense pas à une histoire d’amour, à une rupture ? Il accompagne encore nos joies, nos peines. Quand mon père est parti, quand le cercueil a quitté l’église, la musique, c’était “Mistral gagnant”. Mon père l’aimait beaucoup… »