Les causes sont «multiples», allant de la perte d’habitats à la pollution du sol et de l’eau, l’usage de pesticides et d’herbicides ou encore le changement climatique.

Le déclin «alarmant» des insectes à travers le Royaume-Uni se confirme avec la publication mercredi des résultats d’un recensement participatif, qui comptabilise le nombre de ces petites bêtes retrouvées écrasées sur les plaques d’immatriculation des véhicules. Les plus de 9500 volontaires de cette étude, organisée par deux associations et baptisée Bugs Matter («Les insectes sont importants»), ont constaté une baisse de 63% du nombre d’insectes retrouvés sur leurs plaques d’immatriculation entre 2021 et 2024. Cela illustre la moindre présence d’insectes dans l’environnement, et ce déclin «sur une si courte période de temps est vraiment alarmant», s’inquiète Lawrence Ball du Kent Wildlife Trust, un des organisateurs. «Une telle tendance (…) a également été constatée par beaucoup d’autres études  scientifiques ailleurs dans le monde», souligne le rapport.

Les causes sont «multiples», allant de la perte d’habitats à la pollution du sol et de l’eau, l’usage de pesticides et d’herbicides, ou encore le changement climatique, détaille-t-il. En ce qui concerne le Royaume-Uni, le rapport évoque l’impact des épisodes climatiques extrêmes qu’a connu le pays en 2022 et 2023, et qui ont accentué un déclin de long terme. Sur la dernière année la baisse s’est toutefois tassée, à -8%, après -44% en 2023 et -28% en 2022.

Effondrement écologique

Pour fournir ces résultats, les volontaires ont effectué plus de 25.600 trajets, soit 761.000 kilomètres, depuis 2021. À chaque trajet, ils sont géolocalisés par une application téléphonique dédiée, à laquelle ils envoient une photo de leur plaque d’immatriculation et le nombre d’insectes écrasés dessus. Les conséquences de ce déclin sont «potentiellement d’une portée considérable» pour l’environnement et la biodiversité, prévient Sandre Whitehorse, de l’association Bugle, appelant à «tenir compte des signes avant-coureurs de l’effondrement écologique et à prendre des mesures urgentes pour restaurer la nature».

La campagne 2025 débutera le 1er mai et s’achèvera le 30 septembre, se déployant également pour la première fois en République d’Irlande. Au Royaume-Uni, d’autres campagnes de recensement participatif, visant notamment à compter le nombre de papillons, ont enregistré des résultats similaires, alimentant l’état des connaissances sur l’état de la biodiversité dans le pays.