Lamine Yamal a mis l’Europe du football à ses pieds, mercredi 30 avril, lors de la demi-finale aller de la Ligue des champions contre l’Inter Milan (3-3).Du haut de ses 17 ans, le prodige peroxydé du Barça a livré une nouvelle performance éblouissante, coiffée d’une magnifique réalisation en solitaire. »Phénomène », « Ballon d’Or », « le plus fort du monde »… les superlatifs ne manquent pas aux amoureux de ballon rond, raides dingues de la pépite espagnole.

Et dire qu’il n’a pas encore 18 ans… Couronné l’été dernier avec l’Espagne, faisant de lui le plus jeune joueur de l’histoire à avoir gagné un Euro, à 17 ans et 1 jour (nouvelle fenêtre), Lamine Yamal est toujours sur son nuage. Le joyau de la Masia, le centre de formation du Barça, s’affirme – malgré son jeune âge – comme l’un des tout meilleurs, si ce n’est le meilleur. 

Comme à chaque fois qu’il foule une pelouse du continent, le gamin né en 2007 (nouvelle fenêtre) a émerveillé la planète football, mercredi 30 avril, en demi-finale aller de la Ligue des champions. Titulaire en dépit d’une petite alerte derrière la cuisse gauche durant l’échauffement, il a donné le tournis à l’Inter Milan (3-3). Alors que son Barça était mené 0-2, le prodige espagnol a remis les Blaugrana sur le droit chemin. 

Pour son 100ᵉ match avec le maillot catalan, Lamine Yamal a inscrit un superbe but, digne de son idole Lionel Messi, au terme d’un rush en solitaire. À 17 ans et 291 jours, il a battu au passage un nouveau record de précocité (nouvelle fenêtre) en devenant le plus jeune buteur de l’histoire des demi-finales de la Coupe d’Europe, devant Kylian Mbappé qui avait, à 18 ans et 140 jours, marqué contre la Juventus en mai 2017. En passe de s’offrir un doublé, son tir surpuissant s’est finalement fracassé sur la barre de Sommer, le chouchou de Montjuïc a fait peser une menace constante sur la défense intériste.

J’ai vu chez lui du Messi, du Neymar et même du Ronaldinho

Samir Nasri, ancien joueur de l’OM

« J’ai tout vu chez lui ce soir. J’ai vu du Messi, du Neymar et même du Ronaldinho », a vanté sur Canal+ (nouvelle fenêtre) Samir Nasri, l’ex-international tricolore révélé à l’OM, bluffé comme la légende de Liverpool Jamie Carragher. « C’était Messi-esque ! C’était comme regarder Messi à son apogée », a réagi le consultant pour CBS Sports (nouvelle fenêtre), ensorcelé par le numéro 19 du Barça. « On arrêtait presque le match pour voir ce qu’il allait faire. »

« Ce qui m’étonne toujours dans le football, c’est qu’on se dit qu’il est impossible que quelqu’un soit meilleur, ou puisse être meilleur, ou semble meilleur que Cristiano Ronaldo et Messi, et à mon époque Pelé, Maradona, Zidane, Ronaldo ou n’importe qui d’autre. Et puis Lamine Yamal arrive », a encensé Thierry Henry, champion du monde 1998 et d’Europe 2000 avec l’équipe de France. « C’est tout simplement fou ce qu’il fait. C’est tout simplement anormal. » Même réaction interloquée chez le serial buteur du Borussia Dortmund, Serhou Guirassy : « C’est qui ce gamin ? » 

« Je ne sais pas si, à cet instant, il y a un joueur plus excitant à aller voir dans un stade », a lâché Rio Ferdinand, l’ancienne gloire de Manchester United, qui voit en lui le prochain « Ballon d’Or » s’il va au bout avec le Barça. « Lamine Yamal est à un autre niveau que n’importe quel joueur évoluant dans les cinq meilleurs championnats. 17 ans… C’est incroyable. »

Un phénomène comme il en nait peut-être tous les 50 ans

Simone Inzaghi, entraîneur de l’Inter Milan

Et c’est d’autant plus frappant lorsqu’on compare ses statistiques à celles de Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. Lamine Yamal comptabilise 22 buts et 33 passes décisives en 100 rencontres jouées. Au même âge, « CR7 », qui frappait à la porte de l’équipe première du Sporting, ne comptait que 19 matchs pour 5 buts et 4 passes décisives. « Leo », lui, n’avait pris part qu’à 9 rencontres pour un seul but marqué.

« C’est clairement un phénomène comme il en nait peut-être tous les 50 ans », a salué l’entraîneur de l’Inter, Simone Inzaghi. « Je n’avais jamais vu un tel talent auparavant. Je l’ai vu ce soir pour la première fois et il nous a posé des gros problèmes, nous l’avons doublé au marquage… et nous avons ensuite manqué de joueurs ailleurs sur le terrain. » 

« On a essayé de faire de notre mieux, mais ce n’était pas facile », a complété le milieu intériste Henrikh Mkhitaryan. « Les joueurs comme ça, on ne les arrête pas tout seul, mais en équipe », a abondé son partenaire Marcus Thuram, génial buteur d’une Madjer (nouvelle fenêtre) après 30 secondes de jeu. Interrogé sur la meilleure façon de le contenir au retour à Giuseppe-Meazza, il a répondu tout sourire et avec ironie : « Une prise à deux sur lui ? Une prise à onze même peut-être. » 

« C’est le joueur le plus fort du monde », a fini par avouer le défenseur nerazzurro Alessandro Bastoni. « Quand un joueur est fort, il faut l’admettre, on ne peut que lui faire des compliments. » Des éloges qui ne lui font perdre de vue l’essentiel : le plaisir. « Je fais seulement mon travail. J’adore jouer au football et j’en profite », a confié Lamine Yamal, avec une maturité bluffante. À se demander s’il a vraiment 17 ans…

Yohan ROBLIN