La soprano Patricia Petibon se produit rarement à Nantes. Invitée de Baroque en scène avec l’ensemble Amarillis, elle a rempli aisément le théâtre Graslin, mardi 29 avril. Tout de blanc vêtu, le port altier, elle s’investit totalement dans l’évocation des trois figures royales que sont la reine Mary, Aliénor d’Aquitaine et Agrippine la jeune.

Dépoussiérant Purcell par l’adjonction des percussions inventives du musicien Yula, l’ensemble Amarillis, dirigé par Héloïse Gaillard, interprète des extraits instrumentaux de The Fairy Queen pour une mise en miroir de la cantate Tombeau pour Aliénor du compositeur français Thierry Escaich. N’hésitant pas à citer Purcell dans sa partition, il met en musique les sept poèmes d’Olivier Py sur Aliénor d’Aquitaine.

La voix de Patricia Petibon ronde, aux graves puissants, incarne cette reine en utilisant le parlé, le chanté, les techniques du XXe. Diverses atmosphères se succèdent. Mais on aurait aimé pouvoir lire ces alexandrins afin de comprendre les différentes évocations musicales. La vidéo prolonge l’ambiance, sans être indispensable.

Extraits d’opéra et de cantate de Haendel terminent le concert par une évocation d’Agrippine, la mère de Néron. Mais il est difficile de succéder à l’œuvre précédente. L’ensemble Amarillis donne une version trop sage, manquant d’engagement et de contrastes, mis à part Eleanor Lewis à la viole et violoncelle et, bien sûr, Patricia Petibon, qui a porté la soirée.