Dans ses bureaux du Prado, le Marseillais Stéphane Daumillare, cofondateur de la plateforme de données immobilières Lycaon Immo a lancé depuis quelques semaines son Club off market. Le principe du off market, ou marché caché, est simple : il regroupe les biens à vendre dont l’annonce n’est visible ni en ligne sur les sites spécialisés ni dans les revues dédiées. Un marché dont l’offre et la demande demeurent donc confidentielles et qui concernerait 10% des transactions globales.

« L’acheteur n’a pas forcément envie de déballer sa vie privée »

« Nous nous sommes rendu compte que la confidentialité est un critère recherché tant chez les vendeurs que chez les acquéreurs, explique le spécialiste de la modélisation de données. L’acheteur n’a pas forcément envie de déballer sa vie privée ni ses capacités financières. Idem pour le vendeur qui n’a pas envie de dévoiler ses stratégies ni devoir se justifier sur les raisons qui le poussent à se séparer d’un bien. Et à l’ère de Pappers (plateforme numérique qui centralise les données immobilières NDLR) ou de l’accessibilité des données, ils sont nombreux à opter pour plus de discrétion », insiste Stéphane Daumillare.

C’est ce que garantit notamment le Club off market, conçu à Marseille comme une application de rencontres.

Les acquéreurs veulent de l’exclusif

Si le concept s’est développé en force depuis 2021, l’innovation tient ici à l’algorithme qui sous-tend le processus. « Nous connectons automatiquement les acheteurs et les vendeurs aux opportunités qui correspondent à leurs attentes, les deux ‘matchent’ et entrent en contact« , précise le patron de Lycaon. Le club n’est pas réservé aux professionnels de l’immobilier, et « les acheteurs apprécient aussi le gain de temps. Ils s’évitent la jungle des fausses annonces, des biens déjà visités 50 fois… »

Alors que le marché marseillais se dynamise à nouveau et que les professionnels notent une reprise des transactions et un retour des investisseurs, le off market se démarque : les acquéreurs veulent de l’exclusif. Et pas seulement sur le luxe. « Les 300 potentiels acquéreurs qui sont en recherche active ont en commun un budget moyen de 400 000 euros », explique Stéphane Daumillare.