Les Nancéiens reconnaîtront en un coup d’œil la plupart des rues et bâtiments qui plantent le décor de la dernière vidéo de Benjamin Brillaud, alias Nota Bene. 

Le youtubeur, réputé pour ses vidéos d’Histoire, a tourné à la mi-mars à Nancy un épisode qui explore les architectures Art nouveau et Art déco prégnantes dans la métropole nancéienne.

Passée une minute promotionnelle pour les Métro’Folies 2025 de Nancy, événement mettant à l’honneur l’Art déco lors d’animations diverses entre le printemps et l’automne, Nota Bene raconte comment historiquement, ce mouvement artistique s’est invité dans la ville… et l’a transformée.

Les tournants de la guerre

On découvre alors, ou redécouvre pour les plus avertis, comment les conflits historiques ont joué un rôle dans les mutations architecturales de la ville.

D’abord, la guerre franco-prussienne de 1870. Celle-ci a eu pour effet de gonfler la population nancéienne (elle doublera entre 1870 et 1910) et créer de la demande pour des maisons tendance. A l’époque, la mode est au style Art nouveau : de l’immobilier, du mobilier, et des accessoires qui épousent des lignes courbes, des ornementations qui rappellent la faune et la flore… Et une volonté d’extravagance. La Villa Majorelle, visible sous toutes les coutures dans la vidéo, est l’incarnation de ce mouvement artistique.

Puis vient la Première Guerre mondiale, qui fait évoluer les mentalités : « Après la boucherie des tranchées, le style cui-cui les petits oiseaux […] ça semble un peu décadent », lâche Nota Bene. Et c’est l’Art déco qui prend le relais. Une sorte de petit frère de l’Art nouveau, un peu plus sage, « avec du béton et de l’acier plus épuré, et un design minimaliste », résume le vidéaste devant les façades de Nancy Thermal.

Art déco ou Art nouveau ?

Parfois, les deux mouvements « cohabitent » durant l’entre-deux guerres. : commence alors un tour des points d’intérêt de Nancy, où Nota Bene montre quels éléments sont empruntés à l’un ou l’autre art. On se retrouve successivement dans l’avenue Anatole France, dans la Banque Renauld (ex-BNP Paribas), la brasserie L’Excelsior, devant la Pharmacie du Point Central rue Saint-Dizier, ou encore dans la rue Saint-Jean…

Musée à ciel ouvert

Si l’Art déco finit par s’imposer et que le Grand Nancy compte « plus de 1300 bâtiments » s’inscrivant dans ce mouvement selon le youtubeur – un chiffre difficile à estimer précisément -, le mouvement connaît un succès aussi intense que fugace. Le krach boursier de 1929 et la Seconde Guerre mondiale bousculent à leur tour les codes architecturaux et mènent vers davantage de sobriété pour les constructions d’après-guerre.

Reste que le patrimoine Art déco se voit encore partout aujourd’hui à Nancy, et donne cette impression – assez agréable – que la ville ressemble à un musée à ciel ouvert…