Le chef de l’État s’est rendu pour la première fois à Aubagne, mercredi, pour présider les commémorations de cette bataille historique survenue au Mexique en 1863.
Une erreur historique ? Lors d’un meeting organisé à Auxerre (Yonne) devant quelques centaines de militants insoumis, Jean-Luc Mélenchon a vivement attaqué Emmanuel Macron, mercredi soir. Le multiple candidat à la présidentielle a sévèrement critiqué la venue, pour la première fois, du chef de l’État à Aubagne (Bouches-du-Rhône), fief historique de la Légion étrangère, pour présider la cérémonie de la bataille de Camerone. Le 30 avril 1863, 62 légionnaires français, commandés par le capitaine Jean Danjou, avaient tenu tête pendant près de 10 heures à plus de 2000 soldats mexicains. Chargés de protéger le passage d’un convoi de ravitaillement des troupes françaises qui assiégeaient la ville proche de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu’à la mort. Ils ont tenu près de 11 heures avant de périr, baïonnette à la main.
«Nous célébrons une bataille que nous avons perdue, contre le peuple, par l’Empire», a fustigé le leader insoumis, affirmant que Napoléon III, alors au pouvoir, avait «l’intention de faire accepter par les Mexicains un empereur autrichien». «Ils sont tombés sur l’armée mexicaine de Puebla. Tout le monde s’est dit : “Facile, ce sont des conservateurs, ils vont être avec nous !”. Ce n’est pas ce qu’il s’est passé», a déclaré Jean-Luc Mélenchon, avant de lire un texte de Victor Hugo, alors en exil à Guernesey, en soutien aux habitants de Puebla. «Monsieur le président, réfléchissez bien à ce que vous êtes en train de célébrer, a sermonné l’Insoumis. Non, toutes les batailles ne sont pas de notre goût, même si nous reconnaissons le dévouement de ceux qui, obéissant, font ce qu’on leur a dit de faire.»
L’esprit du «code d’honneur»
Si la bataille de Camerone est effectivement une défaite militaire française, elle incarne l’esprit du «code d’honneur» de la Légion étrangère, composée aujourd’hui de 9500 hommes de près de 150 nationalités différentes : fidélité à la mission, discipline, héroïsme, abnégation et solidarité. C’est la raison pour laquelle tous les 30 avril, ce moment fondateur est célébré dans le quartier Viénot à Aubagne, siège historique de la force combattante de l’Armée de Terre.
Après avoir passé en revue les troupes mercredi, Emmanuel Macron a ainsi déclaré que la France «est une patrie de volonté et de bravoure, qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée». La France se définit par «une volonté chaque jour recommencée d’accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d’universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie», a-t-il ajouté. Des déclarations qui font écho à la devise de la Légion, Legio Patria Nostra (la Légion est notre patrie), et l’emblématique formule «Français par le sang versé». Bien loin des accusations de l’opposant insoumis.