Les chiffres ne sont pas loin de donner le vertige : nonuple champion de France, le Tours Volley-Ball dispute la dix-neuvième demi-finale de championnat de son histoire. Et face à Montpellier, les Tourangeaux postulent à une quinzième finale. Une ère débutée il y a vingt-cinq ans tout juste, quand le TVB s’était immiscé pour la toute première fois dans le dernier carré, en 2000, perdant sa première demi-finale face à Paris…

Une régularité qui résiste à une densité toujours plus accrue du championnat français, réputé pour n’offrir aucun match facile ; et qui se confirme encore en cette saison 2024-2025 qui n’aura pourtant pas été un long fleuve tranquille. Entre un passeur et capitaine suspendu pour les tout premiers matchs, un pointu en blessure longue durée dès l’été et donc trois mois disputés avec un joker, des blessures à gogo, un manageur débarqué fin novembre, le TVB ne s’est pas égaré. De 12e, il est remonté jusqu’à la 4e place et, ce vendredi 2 mai, c’est une qualification en finale qu’il jouera face à Montpellier dans une salle Grenon qui devrait – comme celle de Lawson-Body pour Poitiers-Chaumont – être électrique.

Thomas Royer, l’un des deux adjoints de Marcelo Fronckowiak, est sans doute le mieux placé pour décrypter cette constance, lui qui est au club depuis la saison 2009-2010 et qui a connu comme pire résultat en championnat des… quarts de finale.

« À tous les étages de la fusée, cela travaille bien »

« On a des effectifs pour, on est d’accord, débute-t-il. Mais surtout, on est là où l’on veut être. Chaque saison, on part d’un objectif : être champion de France et on met tout en œuvre pour y arriver. À tous les étages de la fusée, cela travaille bien. » Et de citer aussi bien la qualité du recrutement que le travail administratif, celle des déplacements comme des appartements mis à disposition des joueurs, la valeur des staffs technique, physique et médical. « En fait, tout est fait pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions pour performer. »

« La manière d’appréhender l’évènement »

Et puis, il y a aussi cette culture de la gagne. « Toutes nos demi-finales ont un point commun : on n’y est jamais par hasard, mais elles ne sont jamais faciles, estime Thomas Royer, qui se rappelle de sa toute première face à Poitiers, « une dinguerie », ou les deux contre Narbonne. Ces matchs, cela ne se joue pas que sur le volley mais sur la manière d’appréhender l’évènement. »

En la matière, l’Europe que le TVB sillonne année après année (encore dix matchs disputés cette saison en Coupe CEV) apporte un vrai plus. Un vécu commun lors de déplacements qui ne sont pas ceux du championnat. Et puis « les victoires en Europe impactent plus, témoigne Thomas Royer. Cette année, par exemple, on a affronté deux grosses équipes, Roeselare en quarts et Rzeszów en demi-finale, sur des matchs couperets, ce qui est encore différent de matchs de poule en Ligue des champions. Des matchs couperets, on en joue plus que toute autre équipe. Cela ne nous fait pas peur ».

En l’occurrence, le quart en Belgique, où le TVB fut mené 2-0 et 24-20 avant de s’imposer 3-2, comme la demie en Pologne, cédée 3-2 mais de très haut niveau, sont aussi des moteurs à confiance pour les joueurs.

Une culture du travail couplée à celle de la gagne

Lesquels n’auront donc jamais lâché cette saison. Et c’est peut-être là l’autre clé de la réussite tourangelle dans le temps : cette culture du travail couplée à celle de la gagne. « Plein de gens pensent qu’il suffit de venir à Tours pour gagner, pointe Thomas Royer. Eh bien non, quand c’est dur, il n’y a qu’une solution : travailler. Et le groupe que l’on a cette saison est à féliciter parce qu’il a toujours continué à travailler, à y croire. On s’est dit qu’on aurait peut-être du mal mais qu’à partir du moment où ça allait cliquer, cela serait compliqué de nous battre. »

Et il en fut donc ainsi avec un hiver rondement mené, où le couac du quart de finale de Coupe de France à Montpellier a vite été balayé. « La volonté de gagner est un sacré moteur mais la haine de perdre plus encore, assure Thomas Royer. Après, il faut la canaliser et la mettre au service d’une tactique, ce qu’on a super bien fait à Montpellier (0-3), la semaine dernière. Maintenant il faut confirmer. » Et dès ce vendredi, à domicile, autant que faire se peut.

Match 2 : Tours-Montpellier, vendredi 2 mai à 20 h, salle Grenon.
Match 3 potentiel : Montpellier-Tours, lundi 5 mai.

 

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