Le Shtandart fera-t-il son retour sur la petite mer, à l’occasion de la Semaine du golfe ? Le site internet du navire, qui a délaissé son pavillon russe pour celui des îles Cook, propose des embarquements pour quatre jours, du 26 au 29 mai. Sans avoir été officiellement invité par la Semaine du golfe. Le collectif No Shtandart in Europe s’oppose à sa venue, estimant qu’elle va à l’encontre du volet de sanctions prises à l’égard de la Russie, depuis le déclenchement de la guerre contre l’Ukraine.
« S’il vient, tant mieux »
« Il fait ce qu’il veut, il a le droit de naviguer dans les eaux françaises », rétorque Thierry Verneuil, président du directoire de la Semaine du golfe, estimant que ces sanctions ne sont pas destinées à des bateaux patrimoniaux. « S’il vient, tant mieux, s’il ne vient pas, tant pis. » Le responsable de l’événement rappelle que ce bateau patrimonial participe, depuis de nombreuses années, à des rassemblements maritimes. « C’est l’un des plus beaux. L’acharnement contre ce bateau est une injustice totale, c’est un scandale. » Et rappelle la vocation de ce bateau-école, composé d’un équipage de diverses nationalités.
Lors de la précédente édition, en 2023, la présence de cette réplique du vaisseau amiral de Pierre le Grand avait suscité des remous. Le collectif No Shtandart in Europe avait demandé son interdiction et organisé une manifestation, rassemblant une trentaine de personnes.
Dans un courrier adressé à la préfecture et aux médias, ce jeudi 1er mai, Bernard Grua, à la tête du collectif, interpelle la préfecture du Morbihan, demandant « d’imposer le respect de l’État de droit et que vous fassiez (…) obstacle à l’intrusion prévue par le navire hors la loi Shtandart, à l’image de ce qui a été mis en place dans les départements du Finistère, de la Manche et d’Ille-et-Vilaine ». Entre juillet et août 2024, ces trois départements ont pris des arrêtés d’interdiction aux ports, notamment lors de la tenue des Fêtes maritimes de Brest.