Début avril, Raquel Garrido a créé la surprise en intégrant le casting de la saison 4 des Traîtres diffusée sur M6. Dès son arrivée dans l’aventure, la femme politique et avocate s’est avérée être une joueuse hors pair, qui n’a pas eu peur de s’affirmer face aux autres candidats. Loyale jusqu’au bout, l’ancienne députée de La France insoumise a révélé que les traîtres lui avaient proposé de rejoindre leur camp devant tous les autres candidats, en pleine table ronde, et a décliné leur proposition. Malheureusement pour elle, les traîtres ont perçu son refus comme un affront et l’ont bannie en pleine nuit, dans l’épisode de ce jeudi 1er mai. Pour Télé-Loisirs, Raquel Garrido est revenue sur son élimination et a confié son plus grand regret concernant la traître Sophie Tapie.

« J’étais trop une cible évidente » : Raquel Garrido réagit à son élimination dans la saison 4 des Traîtres

Télé-Loisirs : Comment avez-vous réagi lorsque les traîtres vous ont proposé de les rejoindre ?
Raquel Garrido :
J’étais surprise parce que je pensais qu’ils avaient compris que pour moi c’était absolument rédhibitoire. Mais je l’ai aussi pris comme une reconnaissance du fait qu’il considérait que je pouvais être un plus à leur équipe. J’ai été surprise, j’ai été flattée, mais ce n’était pas envisageable pour moi de les rejoindre.

Est-ce que vous vous doutiez de l’identité des traîtres ?
Je n’ai fait que me tromper depuis le début. Sophie Tapie, dès le départ, me semblait être une traître tout à fait possible, mais dès lors qu’elle a éliminé Logan il y avait quelque chose qui la protégeait fondamentalement. Je n’arrivais pas à me convaincre qu’une traître puisse éliminer un autre traître, mais j’avais tort.

Pourquoi avez-vous refusé de rejoindre le camp des traîtres ?
Parce que je trouve qu’il ne faut pas toujours être du côté de la trahison. Ce ne sont pas toujours les méchants qui gagnent, il faut que de temps en temps ce soient les gentils qui gagnent. On est quand même plus nombreux et logiquement si on est intelligents, si on est solidaires et si on est habiles, on doit pouvoir faire valoir le nombre de loyaux sur le nombre de traîtres. J’avais cet engagement auprès de l’équipe des loyaux et je m’y suis tenue du début à la fin.

Pourquoi avez-vous révélé la proposition des traîtres aux autres candidats ?
La moindre des choses était que je leur révèle. J’ai quand même mis une journée entière à leur révéler et c’était pour moi extrêmement difficile. Je voulais pendant cette journée-là pouvoir observer les traîtres, voir comment ils allaient se comporter en ne sachant pas si je n’allais pas accepter. Le fait d’être tenue au silence vis-à-vis de mes camarades a été une sorte de torture pour moi et à la fin c’était évident que je devais leur dire aussi pour leur donner du baume au cœur parce qu’ils étaient vraiment contents. À ce moment-là du jeu, il y a eu une sorte de frénésie, on a compris qu’on pouvait être forts dès lors qu’on était ensemble.

Qu’avez-vous ressenti au moment de votre élimination ?
J’étais évidemment triste de quitter le jeu, mais j’étais à la fois vraiment reconnaissante d’avoir pu rester aussi longtemps. Sincèrement, je ne pensais pas rester plus de 24 heures au départ, parce que compte tenu de mon profil de militante politique et d’avocate, j’étais trop une cible évidente soit pour les traîtres, soit pour les loyaux. C’est un jeu dans lequel on a très peu de matière pour travailler donc on s’accroche à des petites choses et une des choses à laquelle on s’attache beaucoup ce sont nos préjugés. On va se dire que les acteurs comme Francis Huster et Terrence Telle, c’est leur métier de nous faire croire n’importe quoi, donc on se méfie. Les champions, on se dit qu’ils ont une avance sur nous dans le fait de maîtriser leurs émotions. Et puis, certains aussi jouent de leur personnage. Par exemple, Adil joue du préjugé qu’ont les gens qu’il serait un peu simple, alors qu’en fait il est très intelligent. Me concernant, c’est tellement évident que les gens ne font pas confiance aux hommes et aux femmes politiques que je pensais vraiment ne pas rester plus de 24 heures. Jour après jour, j’ai été moi-même étonnée d’être encore au château et quand finalement les traîtres m’ont éliminée c’était compréhensible. C’était clair pour tout le monde que j’étais loyale et pour eux le temps était venu, je peux le comprendre.

« J’aurais dû être plus méfiante » : Raquel Garrido (Les Traîtres saison 4) raconte comment Sophie Tapie a réussi à la berner

Comment avez-vous réagi en découvrant l’identité des traîtres, Adil Rami, Sophie Tapie et Liane Foly ?
Finalement, je me suis dit que c’était évident. C’était tellement évident. Je me suis moi-même prise dans un aveuglement. Sophie Tapie et Adil Rami sont des personnalités extrêmement charismatiques et Liane Foly aussi évidemment. Je me suis auto-intoxiquée, je n’ai pas osé accuser avec beaucoup d’aplomb, avec beaucoup de conviction, qui que ce soit.

Avec le recul, est-ce vous regrettez votre refus de ne pas avoir rejoint les traîtres ?
Je ne regrette pas. Bien sûr, j’aurais préféré gagner pour mon association, Le Secours Populaire de Bobigny, c’est un regret pour moi. Mais je ne regrette pas d’avoir établi une règle de conduite avec les loyaux et de m’y être tenue. Ça n’était jamais arrivé dans l’histoire du jeu, c’est vraiment quelque chose qui a surpris tout le monde, qui a surpris les téléspectateurs, et je pense que c’était bien aussi. Je suis fière d’avoir tenu cette position en toute loyauté.

Si vous aviez accepté d’être traître, auriez-vous pu collaborer avec Sophie Tapie, qui est assez autoritaire ?
Je pense qu’on aurait été imbattables toutes les deux ensemble, on aurait été un duo de choc. Mais on a des personnalités fortes toutes les deux et à la fin c’est sûr que les loyaux nous auraient soupçonnées donc peut-être que c’était mieux ainsi.

Globalement, comment s’est passé le tournage avec Sophie Tapie ?
Très agréable. Elle était en famille. Elle parle facilement de son histoire, de l’histoire de sa famille, de ses passions. Et puis, toutes les deux on aime beaucoup la musique, on aime beaucoup chanter et comme il y avait un piano sur place, dans les temps morts on faisait un petit bœuf et on chantait. On a vraiment tous sympathisé, on garde des liens et je pense que je garderai ces liens le plus longtemps possible.

Avez-vous des regrets concernant votre manière de jouer ?
J’aurais dû davantage suivre mon intuition à propos de Sophie
. Elle m’a vraiment très habilement séduite, elle est restée très collée à moi et elle m’a aveuglée. J’aurais dû être plus méfiante, notamment avec le jeu de l’écriture. Je n’aurais pas dû le dire, j’ai été candide parce que je parlais quand l’idée me venait. Je me suis souvenue de l’écriture, je me suis mise à la décrire avec des lettres rondes etc. Mais j’aurais dû me taire, j’aurais dû garder ça secret. Ça, c’est vraiment mon principal regret. C’est une erreur de jeu qui s’est avérée fatale.