J – 40 jours avant le sommet des Nations Unies sur l’Océan, qui se tiendra à Nice du 9 au 13 juin prochains. La Ville a symboliquement remis, ce mercredi 30 avril, les clés des infrastructures qui accueilleront les délégations officielles à l’État. Trois bâtiments érigés en un temps record sur le quai Infernet.

Des infrastructures semi-provisoires dont le permis a été accordé pour 3 ans mais dont la durée de vie devrait être prolongée au moins jusqu’en 2030 « grâce à la loi sur les jeux olympiques qui doit être votée en juin », a insisté Christian Estrosi, le maire de Nice.

« Un honneur qui vous appartient »


Livraison des futurs bâtiments du palais des Congrès sur le quai Infernet à Nice le 30 avril. Presence du maire de Nice Christian Estrosi et d’Olivier Poivre d’Arvor, envoye special du President de la République pour la Conference des Nations Unies sur l’Ocean. Justine Meddah / Nice Matin.

Cette cérémonie était aussi l’occasion de faire découvrir en avant-première ces nouveaux équipements aux Niçois, avant qu’ils ne deviennent territoire onusien.

Notamment le centre des congrès au sein duquel, sur une surface « équivalente à deux terrains de foot », va être aménagée une réplique « à l’identique » de la salle plénière de l’assemblée générale des Nations Unies à New York. Afin d’y accueillir « la planète entière ». Une « fierté », pour le maire de Nice. « Un honneur qui vous appartient », a-t-il lancé à la foule des curieux qui se pressaient, ce mercredi matin, sur le port.

Car « ces équipements sont Métropolitains », a encore insisté l’édile qui a présenté ces « trois salles » comme « l’héritage » des Niçoises et des Niçois. L’État et l’ONU en restitueront les clés à la collectivité locale au lendemain de la conférence.

« 70 événements programmés »

La Ville a d’ores et déjà prévu d’y organiser durant l’été une exposition interactive. Avant de réaménager entièrement les lieux. Le centre des congrès deviendra alors « une salle modulable capable d’accueillir aussi bien des spectacles, des concerts que des congrès ». Sa commercialisation a d’ailleurs d’ores et déjà été lancée. Le maire annonce « 70 événements programmés ». Ce sera l’une des sources de financement de ces nouvelles infrastructures qui, promet-il, ne pèseront pas sur « l’impôt des Niçois ».

Même si « les règles du jeu » ont quelque peu évolué en cours de route, reconnaît Christian Estrosi. « L’État avait décidé d’aménager cette structure et de nous la laisser en héritage », rappelle le maire de Nice. Au final c’est pourtant bien la collectivité locale qui réglera la facture de 23 millions d’euros, concède-t-il: « Quand j’ai vu que le ministère des Affaires étrangères prenait un peu de retard, j’ai dit bon… On va prendre la décision, dès lors que nous trouvons les bons équilibres financiers, de réaliser nous-mêmes cet équipement. »

23 millions amortissables « en 2 ans et demi »


Livraison des futurs bâtiments du palais des Congres sur le quai Infernet à Nice le 30 avril. Presence du maire de Nice Christian Estrosi et d’Olivier Poivre d’Arvor, envoye special du President de la République pour la Conference des Nations Unies sur l’Ocean. Justine Meddah / Nice Matin.

Pour autant, le maire de Nice promet que cet investissement ne pèsera pas sur les finances de la ville ou de la Métropole. « Il sera financé par les usagers du port et par les locations », assure Christian Estrosi qui table sur une période d’amortissement très courte: « Deux ans ou deux ans et demi contre trente ans pour le tramway ».

Le premier des « locataires » du lieu sera donc l’État français. Au total, son occupation et les aménagements annexes – comme la végétalisation du site, qu’il s’est engagé à prendre à sa charge –, devraient ramener « environ 5 millions d’euros dans les caisses de la Métropole ». « Dont près de 2 millions pour l’édification d’un mur végétal tout le long du quai qui lui aussi restera en héritage », annonce encore Christian Estrosi.

4 fois plus cher que Lisbonne mais 4 fois moins que la COP21

À en croire le maire, l’opération ne serait pas si mauvaise pour Nice même si le budget initial alloué à l’opération n’était que de 20 millions d’euros. En est-il de même pour l’État? Il y a quelques jours, le journal Mediapart rapportait les inquiétudes, jusqu’au sein du gouvernement, que suscitait le « dérapage » du budget de cette conférence sur l’Océan dont l’enveloppe de 47,5 millions d’euros est déjà passée à 52 millions. Un budget quatre fois plus élevé que celui consacré par Lisbonne à la précédente édition de ce rendez-vous onusien

Mais « quatre fois moins élevé que le coût de la Cop 21 » qui s’était tenue en 2015 et à laquelle Paris avait consacré près de 221 millions d’euros. « Pour un événement international d’envergure à peu près similaire », a tenu à relativiser Olivier Poivre d’Arvor, l’envoyé spécial du président Macron pour cette conférence sur l’Océan dont il rappelle l’enjeu: « Un traité historique sur la haute mer qui couvre 60% de la surface maritime et 50% de la planète ». Un accord international aux enjeux cruciaux et qui, s’il est adopté, « restera comme le traité de Nice ».