C’est devant le temple du syndicalisme que les Toulonnais ont commencé à se rassembler un peu avant 10h. Contents d’être à nouveau là, ensemble et debout contre l’adversité en cette journée du
1er-Mai, pour la justice sociale et la paix.

« C’est important parce que dans le monde où on vit, tous les oligarques, tous les riches politiques, et notamment ceux d’extrême droite, à la tête des pays dans l’ensemble du monde, poussent les limites de tout, tous les jours, de la guerre commerciale, de la guerre impérialiste…, en mettant en avant en permanence une culture de guerre contre la chose sociale », explique Richard Roméo-Giberti, le secrétaire général de l’UD CGT. L’urgence pour le patron de la CGT varoise est donc d’affirmer qu’« il n’y a pas d’autre voie que celle de la paix pour les peuples du monde entier ». Pas question, en tout cas, d’accepter les prétextes d’une économie de guerre pour sabrer les services publics. « Ce qu’on veut, c’est du pognon, des bras, des agents, un service public à la hauteur et l’augmentation des salaires et des pensions. Après, l’équilibre du monde, il ne se fera qu’une fois qu’on aura discuté de paix et uniquement de paix. »

« Ça fait partie des mots d’ordre de ce 1er-Mai », confirme le secrétaire départemental de la FSU, Alain Tournay, fustigeant lui aussi « les discours guerriers du gouvernement qui, depuis des semaines, insiste sur cette économie de guerre juste pour essayer de faire avaler la pilule des coupes sombres encore à venir ». Et de rappeler que « non seulement nous, on veut la paix, mais on veut aussi que les budgets soient alloués aux services publics en décrépitudes depuis des années ». Selon le syndicaliste, « cette paix est menacée parce qu’il y a des pays qui sont aujourd’hui aux mains de l’extrême droite, où on assiste à un discours limite fasciste ». Pour faire face à cela, « il faut se bouger et essayer de faire changer la donne, martèle-t-il. La paix, c’est quelque chose de très très fragile, d’autant que beaucoup de pays sont menacés par l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite ».

Vient alors le temps des prises de parole de l’intersyndicale. Pour Amaryllis Cimbron, de la CGT Educ’action, tout est lié : « On ne peut pas avoir de bonnes conditions de travail quand on vit dans un monde de concurrence qui amène effectivement, au bout, à la guerre. » Une situation de crise extrême pour laquelle nous ne sommes pas à l’abri. « Nous, insiste-t-elle, on veut se battre pour la paix et pour qu’on mette les moyens pour l’école, pour les hôpitaux, pour les services publics en général. »

Pas très loin, Ola Hawryluk, de Solidaires, fulmine : « L’économie économie de guerre est un prétexte pour sucrer nos droits, nous enlever nos services publics et nous faire bosser jusqu’à va savoir quel âge. Tout ça pour qu’il y ait des capitalistes qui récupèrent ce qui reste derrière et s’enrichissent dessus. »

Derrière le camion de tête de l’intersyndicale, à la hauteur du palais de justice, Antoine, un jeune homme non-syndiqué, dénonce « une marche forcée vers la guerre qui fait peur ». Tout faire pour arrêter ça, assure-t-il, car « c’est un combat aussi important que le combat social et écologique, parce que c’est ce qui menace l’existence ».

Sur le boulevard de Strasbourg, Géraldine Compain, de l’Unsa, rappelle que la guerre est aux portes de l’Union européenne et que les régimes illibéraux multiplient la menace partout. Et pendant ce temps, « en France, on veut nous faire croire que c’est les pauvres salariés, les pauvres retraités qui sont responsables de la situation économique ».

Fidèle parmi les fidèles, l’ancien cheminot CGT Claude Mainfroid, espère en tout cas  « que [ses] petites filles et [ses] deux arrière-petites-filles ne connaissent pas ce que j’ai vécu. J’avais six ans mais je me rappelle de la guerre. »

En queue de manifestation, le secrétaire départemental du PCF, Pierre Daspre, s’attarde sur « le capitalisme financier qui concourt à la concurrence des pays et à la guerre économique à outrance qui en résulte. On a des dizaines de conflits partout dans le monde et ça, il faut y mettre fin le plus tôt possible », tempête-t-il en plaidant pour la solidarité et l’entraide entre les peuples.

La matinée s’est prolongée par un apéro fraternel dans la cour de la Bourse du travail avec l’envie de très vite se retrouver.