PORTRAIT – En exil à Berlin, la grande romancière russe publie un recueil de nouvelles. Nous l’avons rencontrée à Paris, où elle dit être née une deuxième fois en 1993, quand fut publié en France son premier livre.
Nul n’est prophète en son pays. Ludmila Oulitskaïa en sait quelque chose. En mars 2022, l’éminente écrivain russe, régulièrement pressentie pour le Nobel de littérature, quittait Moscou pour Berlin. La raison ? Avoir soutenu publiquement l’Ukraine. Un crime d’État à l’ère poutinienne. À l’occasion de la sortie d’un Quarto et d’un recueil de nouvelles, la voici à Paris. Un retour aux origines.
Oulitskaïa dit être née deux fois : en 1943, en Oural, et en 1993, en France, comme écrivain. Cette année-là, les éditions Gallimard publiaient une parfaite inconnue. Trente-deux ans plus tard, attablée à l’endroit même du miracle, l’auteur des Pauvres Parents, n’en revient toujours pas : « Je n’avais publié aucun livre dans mon pays, mais j’avais toujours un stylo entre les mains, tout le monde écrivait dans ma famille. Une connaissance s’est piquée d’envoyer mon manuscrit en France, il est tombé entre les mains de Semyon Mirsky, le grand passeur des lettres russes aux éditions Gallimard…
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