Alors que l’Église catholique se prépare à élire le successeur du pape François, la presse conservatrice italienne pointe du doigt une implication inattendue: celle d’Emmanuel Macron.

Plusieurs titres affirment que le président français chercherait à jouer un rôle dans le prochain conclave, avec l’ambition de voir un compatriote, l’archevêque de Marseille Jean-Marc Aveline, accéder au Saint-Siège.

« Macron veut même choisir le pape », titrait sans détour La Verità, quotidien milanais classé à l’extrême droite.

« Macron s’incruste même dans le conclave », renchérissait Libero, autre journal conservateur, quand Il Tempo ironisait sur « la grandeur de Macron qui ne connaît pas de limites ».

Ces accusations trouvent leur origine dans deux repas organisés récemment à Rome. Le 26 avril, soit cinq jours après la mort du pape François, Emmanuel Macron aurait convié à déjeuner quatre cardinaux français à l’ambassade de France: Jean-Marc Aveline, Christophe Pierre (nonce apostolique aux États-Unis), Philippe Barbarin et François Bustillo, évêque d’Ajaccio.

La veille, le chef de l’État aurait aussi dîné avec Andrea Riccardi, fondateur de la communauté de Sant’Egidio, influente au sein du Vatican.

Macron « prêt à tout pour remonter dans les sondages » 

Ces rencontres ont suffi à alimenter les soupçons de la presse italienne, qui accuse Macron de vouloir favoriser Jean-Marc Aveline, pressenti parmi les papabili. Libero estime que « s’il parvenait à élever son cardinal favori au trône pontifical, le chef d’État français retrouverait instantanément du poids international », rappelant que le président avait été mis à l’écart lors d’une précédente rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans la basilique Saint-Pierre.

« Après avoir été rejeté sans ménagement des discussions entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans la basilique Saint-Pierre, le président français ambitionne d’entrer au moins par la fenêtre de la chapelle Sixtine« , raille encore Libero, évoquant un prétendu « antagonisme personnel » entre Macron et la Première ministre italienne Giorgia Meloni.

Il Tempo va plus loin en affirmant que le président de la République « serait prêt à tout pour remonter dans les sondages » et se pencherait sérieusement sur la stratégie à adopter pour soutenir la candidature d’Aveline.

« La candidature de l’archevêque de Marseille connaît une forte croissance au Vatican », avance le journal.

Le conclave, qui réunira les 135 cardinaux électeurs de moins de 80 ans, doit débuter le 7 mai à huis clos, dans la chapelle Sixtine.

Emmanuel Macron n’en fera évidemment pas partie, mais les spéculations autour de son influence supposée pourraient encore alimenter les débats d’ici là.