Cependant, le média américain Newsweek signale qu’il ne faut pas se réjouir pour autant. D’après ses journalistes, Vladimir Poutine prépare en effet discrètement le terrain pour un conflit avec l’Otan. En janvier dernier déjà, l’amiral néerlandais Rob Bauer, chef du comité militaire au sein de l’Otan, avertissait que l’Alliance devait « s’attendre à l’inattendu » et se préparer à une attaque russe.

Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine aurait revu sa stratégie, selon CNNUn nouveau quartier général militaire près de la frontière finlandaise

Pour Newsweek, un premier signe de ce danger que représente la Russie est à voir du côté des mouvements militaires russes. Le média cite le Wall Street Journal qui rapportait lundi que les Russes renforçaient leur présence aux frontières avec la Finlande et la Norvège.

Vladimir Poutine prévoit d’ailleurs de baser un nouveau quartier général militaire à Petrozavodsk, une ville située à peine 160 kilomètres de la frontière finlandaise. Selon des experts militaires russes, ce mouvement militaire fait partie des préparatifs plus larges du président en vue d’un éventuel conflit avec l’Otan. « Lorsque les troupes reviendront [d’Ukraine], elles observeront de l’autre côté de la frontière un pays qu’elles considèrent comme un adversaire », indique ainsi l’un de ces experts.

Des services de renseignement sur le qui-vive

Un deuxième signe évocateur pour Newsweek de cette menace russe, ce sont les mises en garde à répétition des services de renseignement de différents pays européens. En mars dernier, les Allemands annonçaient que Poutine se préparait à un conflit avec l’Otan. Selon leur rapport, la Russie pourrait être pleinement prête pour une « guerre conventionnelle à grande échelle » d’ici 2030.

Du côté des services de renseignement lituaniens, on indique que si Moscou n’est peut-être pas encore prête à une attaque à grande échelle contre l’Alliance, elle pourrait être tentée de « tester l’Otan ». Comment ? En menant une opération militaire limitée contre un ou plusieurs États membres. L’objectif pour Poutine serait alors de voir si, conformément à l’article 5 de la charte de l’Otan, tous les pays s’uniraient pour répondre à l’envahisseur.

Trump estime que Poutine veut la paix en Ukraine : « Son rêve était de s’emparer de tout le pays mais à cause de moi, il ne va pas le faire »Des dépenses militaires en hausse

On apprend en outre que les Russes intensifient leur recrutement militaire et accélèrent leur production d’armes. Pour poursuivre la guerre en Ukraine dans un premier temps, mais pour potentiellement s’en prendre à l’Otan ensuite.

Comme l’explique Newsweek, les dépenses militaires de la Russie augmentent à un rythme record, et devraient atteindre environ 120 milliards d’euros en 2025, soit plus de 6 % du PIB du pays. Le média américain cite en outre un rapport de février qui indique que les dépenses militaires russes ont dépassé celles de l’Europe.

À Moscou plane un étrange air de normalisation : « Il existe un plan ‘revenir à la Russie de 2021′ »Des actes de sabotage à répétition

Ce n’est pas neuf mais Newsweek évoque un quatrième signe de la menace russe, qui se manifeste au travers des différents actes de sabotage et d’espionnage dans les mers et océans. Ces derniers mois, ce genre d’événements est largement rapporté par la presse européenne. D’aucuns soupçonnent Vladimir Poutine de cibler les câbles sous-marins et les infrastructures critiques, afin de couper les communications et aussi perturber l’économie mondiale.

D’après le média américain, Andreï Keline, ambassadeur de Russie au Royaume-Uni, a d’ailleurs eu un comportement plutôt suspect dernièrement. Il a en effet refusé de démentir les informations selon lesquelles la Russie espionnait les sous-marins nucléaires britanniques dans les mers avoisinant l’île.

Des Belges recrutés en ligne par des réseaux russes pour divers missions de sabotage et d’espionnage

Enfin, d’après le Centre d’études stratégiques et internationales, la Russie mène une campagne de sabotage et de déstabilisation de plus en plus violente contre des cibles européennes et américaines en Europe. Le rapport note que le nombre d’attaques russes en Europe a presque triplé entre 2023 et 2024, après avoir déjà quadruplé entre 2022 et 2023.

« Le gouvernement russe, y compris le président Vladimir Poutine, ne sont pas dignes de confiance », conclut même le rapport. Voilà donc de quoi mettre un peu plus en alerte l’Otan, qui doit se préparer à tous les scénarios.