Tours – Montpellier : 2-3
Cette soirée avait tout pour être magique. Une salle Grenon pleine, une ambiance de feu. Et un scénario de dingue ! Elle l’aura été pour Léo, licencié au TVB depuis près de trois décennies, bénévole dévoué et qui, après avoir accueilli les plus grandes équipes d’Europe à Grenon, apporté des milliers de bouteilles d’eau aux joueurs, tire sa révérence. Le club l’a honoré, les joueurs lui ont remis un maillot et les trois milles supporteurs tourangeaux ont scandé son prénom. Magique pour lui, oui.
Pas irréprochable dans le tie-break, pas aussi hargneux que Montpellier
Mais Léo aurait sans doute aimé plus encore monter au septième, et même alors au huitième ciel en voyant son équipe de toujours décrocher une nouvelle finale de championnat. Elle peut encore le faire mais, après s’être imposée avec brio à Montpellier il y a une semaine (0-3), elle n’a pas pu aller chercher ce second succès. Faute de savoir se montrer irréprochable dans le tie-break. Faute d’avoir su répondre complètement à la hargne – l’excellente hargne – de Montpellier.
Dos au mur, Nicolas Le Goff et sa bande ont retrouvé tout ce qui a fait leur force au fil d’une phase régulière qu’ils ont – faut-il le rappeler – achevée en tête. Convaincus dès la fin du match aller de pouvoir faire mieux, ils ont fait beaucoup mieux. Dans tous les domaines, à commencer par leur service qui a concassé la réception tourangelle jusqu’à l’anéantir dans le troisième set par Lopez. Une qualité qui faisait dire à Marcelo Fronckowiak que, sur ce match, la MSL n’avait pas grand-chose à envier à la puissance du championnat italien.
Mais Montpellier s’est aussi montré intraitable dans le combat mental. Grenon avait beau pousser derrière le TVB, siffler voire huer parfois les Montpelliérains sur leurs services, ils se montraient toujours plus chauds, toujours plus sûrs, toujours plus intraitables. À l’inverse, les Tourangeaux ont sans doute laissé filer quelques occasions, de menues occasions qui font toute la différence sur un match perdu pour deux points au tie-break, évidemment…
Alors comment conter ce match ? Qu’en retenir ? Son épilogue évidemment. Avec donc ce tie-break que le Tours VB a commencé par trois services ratés… Si le duo Coric-Rajsner assurait au milieu, Montpellier prenait la main. Pas de beaucoup, juste d’un point, juste assez pour que l’erreur d’attaque de Pothron (5-6), la mésentente entre le n° 6 tourangeau et Coric sur une balle à sauver du pied (7-9), la réception directe de Quiroga (9-12) ou l’ace planté par Palacios entre l’Argentin et Pothron comptent double finalement (9-13). Ces deux derniers avaient beau se montrer décisifs sur d’autres points, comme cette deuxième balle de match effacée par le Français d’une attaque pleine balle, cela ne suffisait pas. Et c’est bien l’intenable, voire l’habité Dimitrov qui plantait la balle du 13-15. Celle d’un match 3.
Nicolas Le Goff et les Montpelliérains se sont montrés intraitables et ont logiquement décroché le droit de jouer une belle, chez eux.
© (Photo NR, Julien Pruvost)
Le TVB a souvent mordu la poussière en réception
Avant cela, le TVB a souvent mordu la poussière face à l’impact des services montpelliérain. Cela fut le cas dans le premier set, avec Corre dans le rôle clé qui pilonnait Strehlau pour mieux le faire craquer en réception, et avec lui tout le TVB. De 11-11, le score basculait à 11-16. Pothron allait bien frapper plus fort et Strehlau, malgré tout, sauter toujours plus haut pour ramener Tours à 21-23, cela ne suffisait déjà pas (22-25).
Le service montpelliérain allait se montrer encore plus destructeur dans la troisième manche, avec cette fois Lopez en artilleur. Sur la première salve, les Tourangeaux auraient pu la stopper sans un excès d’engagement pour le coup contreproductif, sur cette défense de Ramon alors que le block était bien out sur une attaque de Strehlau, ou sur cette diagonale trop lâchée de Sclater. Ou comment se retrouver mené 4-6. La deuxième salve de l’Argentin ne laissait cette fois aucune chance aux Tourangeaux, avec deux aces pour commencer et un second 0-5 qui faisait 9-17 et finalement 13-25.
Présent au block, Ryan Sclater s’est démultiplié avec 27 points.
© (Photo NR, Julien Pruvost)
Un banc à la rescousse dans la fournaise
Ici, on retiendra l’option logiquement prise par Marcelo Fronckowiak de faire tourner. Avec les entrées de Marshman, Quiroga, Gergye, Rajsner, pour mieux faire souffler Voss, Strehlau, Pothron, Aracaju et donc mieux préparer la quatrième manche. Une quatrième manche où, de fait, le banc apportera, avec Quiroga et Rajsner maintenus sur le terrain et qui auront participé au gain de ce set vital, ô combien vital car, franchement, à 1-2 pour Montpellier, la côte tourangelle n’était pas au mieux.
Mais cette demi-finale étant un combat de chefs, les Tourangeaux ont su se révolter, trouver une nouvelle énergie malgré la fournaise de Grenon, cette chaleur étouffante qui a pesé sur les organismes. Tous seraient ici à citer. Pothron faisait se soulever la salle (12-10), Rajsner inversait les rôles avec Coric (21-18), Sclater claquait un block sur Lopez (23-20) et le TVB s’imposait logiquement 25-22 dans ce set décisif. Comme il aura su le faire plus tôt dans une seconde manche pourtant acharnée, avec un combat de chaque instant mais bel et bien remportée par les Tourangeaux 28-26.
Deux sets qui resteront donc insuffisants pour cette fois-ci. Et qui rendent certainement ce 13-15 du tie-break terriblement frustrant. Une frustration que les Tourangeaux vont maintenant devoir transformer en un incroyable moteur. Comme Montpellier a su le faire. Car lundi, à Castelnau-le-Lez, ils joueront encore pour une place en finale. Tout reste à faire, tout reste possible.
Les statistiques du match.
© (Infographie NR)