C’est important que l’on puisse se retrouver après la manifestation, pour pouvoir mieux échanger ». A l’ombre des arbres qui bordent la halle Ambroise-Croizat, dans le 3e arrondissement Guillaume Algrin, secrétaire général de l’union locale (UL) Sud, finit de préparer la scène. Concert, prises de parole, stand associatif et buvette… Les cinq unions locales de Marseille se sont rassemblées pour organiser un moment festif dès midi à la suite de la manifestation ce 1er mai.
Un moment privilégié pour la plupart des participants, qui y trouvent l’occasion de rencontrer d’autres syndicalistes. « C’était logique de venir ici après la manifestation. ça permet de rencontrer d’autres camarades, parce que même si je suis à la CGT, je ne connais pas tout le monde », explique Cécile, membre de la CGT Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM 13) et de l’union locale de Marseille centre. Ce que confirme plus tard Emilie, sympathisante de la CGT : « En manifestation, on est tous ensemble mais on n’a pas le temps de vraiment rencontrer les gens, alors que là, on peut ».
Dans un ancien quartier industriel très défavorisé
Cet événement permet également une petite parenthèse dans les attaques de plus en plus importantes contre les conquis sociaux. « Cela permet de remettre un peu de joie, avec ce qu’on vit aujourd’hui, soupire Mehdi Bejaoui, membre de la CGT prévention sécurité. On peut évacuer toutes les choses atroces qui se passent. C’est notre moment à nous [les travailleurs]. » L’événement intrigue quelques voisins qui observent ou rejoignent la fête. « On est dans un quartier très défavorisé. C’est important que l’on fasse cela ici car ça permet à ces personnes d’avoir accès à des associations comme Aide aux populations précaires et immigrées », développe Guillaume Algrin. Une localisation d’autant plus signifiante que le quartier est historiquement un quartier de travailleurs. « C’était autrefois un poumon industriel et qui est devenu le plus pauvre d’Europe », précise Mehdi Bejaoui.
Le nom de la halle n’a pas non plus été laissé au hasard puisqu’Ambroise Croizat est le fondateur de la sécurité sociale. « Cette année, on fête les 80 ans de la sécurité sociale, donc on pouvait pas faire la fête ailleurs qu’ici », explique Jean-Marie Angeli, secrétaire général de la CGT CPAM 13.
La présence des drapeaux de la Palestine et de la Kanaky rappellent l’internationalisme de cette journée de lutte pour le droit des travailleurs et des travailleuses. Les bénéfices de cet événement seront d’ailleurs reversés à l’association Résistance et solidarité pour un hôpital de campagne à Gaza. « Chaque centime d’euro va directement à Gaza pour aider à financer cet hôpital, alors que la plupart ont été détruits », explique Aurélien David, trésorier de l’association.
Denis Eychenne, membre de l’union locale de Saint-Lazare se félicite de cet évènement : « C’est essentiel d’arriver à se retrouver, dans ce contexte de recul social. D’autant plus que la quasi totalité des politiques ne rejette plus le capitalisme ».