Posted On 3 mai 2025

« La première chose que me disent les clients, c’est que c’est l’enfer pour se garer » explique la propriétaire d’une boutique rue Saint-Jacques dans le Dauphiné Libéré du 26 avril. Alors que l’enquête publique a approuvé le projet municipal pour l’esplanade, ils sont nombreux à expliquer à la journaliste Clémence Beyrie toutes les conséquences néfastes que cela aura pour leur activité.

 

L’URBANISATION DE MASSE

Les enquêteurs publics ont donc validé un projet qui ne fait pas dans la dentelle : il prévoit la construction de 900 logements, dont 40% de logements sociaux. Un urbanisme de masse, alors qu’on a le résultat sous les yeux d’exemples du genre avec Villeneuve, Mistral et que les nouveaux « éco quartiers » du genre suivent déjà la même trajectoire (à la Presqu’Île, univers de béton, les services municipaux relèvent déjà « des signes de fragilité » et de « précarité »).  On bétonne, on densifie, et tant pis pour la qualité de vie.

L’urbanisation de l’esplanade a déjà commencé avec pléthore de nouveaux immeubles ces dernières années.
ANIMATIONS + DENSIFICATION = NUISANCES POUR DES CENTAINES D’HABITANTS

Cette accumulation de logements est d’autant moins souhaitable qu’en parallèle, les Verts/LFI entendent conserver la fonction d’accueil des animations sur le site de l’esplanade, avec notamment la Foire des Rameaux. Véritable non-sens que de vouloir concilier ces deux usages antinomiques, car les habitants de plus en plus nombreux sont voués à subir bruit et nuisances et la valeur des biens a déjà chuté, comme le relèvent déjà les premiers installés. 

UNE LARGE CONTESTATION DU PROJET

C’est ce genre de projet que valide donc l’enquête publique, qui avait pourtant reçu des contributions massivement négative. Habitants, commerçants, communes voisines : tous ont alerté sur les problèmes inhérents au projet. La commune de Saint-Martin-le-Vinoux a rendu un avis très défavorable. Le SMMAG (syndicat des mobilités) également. Une cinquantaine d’élus de la métropole de tous bords politiques s’étaient également fendu d’un courrier pour marquer leur opposition. 

MARGOT BELAIR (VERTS) JUGE QU’IL N’Y A AUCUN PROBLÈME

Du côté de la majorité municipale, on se félicite évidemment de la validation. L’adjointe à l’urbanisme Margot Belair (Verts) estime que ça lui permet de faire fi de toutes ces critiques, balayant d’un revers de main les inquiétudes légitimes exprimées en les jugeant « pas fondées ». Pourtant, du côté des commerçants interrogés par le Dauphiné, le ressenti est déjà tout autre et confirme qu’il y a bel et bien de quoi s’inquiéter. 

Margot Belair, adjointe à l’urbanisme apparatchik des Verts répétitrice zélée des éléments de langage du parti. Elle a été désignée co cheffe de file des Verts pour les municipales avec l’autre adjointe sectaire Lucille Lheureux, pour cornaquer la candidate Laurence Ruffin et s’assurer qu’elle suive bien le dogme piolliste.
« LE MANQUE D’ACCESSIBILITÉ EST DÉCRIÉ »

Sans surprise, Clémence Beyrie explique ainsi que « le manque d’accessibilité est décrié par la majorité des commerçants rencontrés ». Dans une autre boutique de la rue Saint-Jacques, les gérantes interviewées confirment que « beaucoup de clients venant de Saint-Martin-le-Vinoux, de Saint-Égrève ou du Nord-Isère se garaient sur les parkings de l’Esplanade ». La fin de ce grand parking ne perturbe évidemment pas le logiciel idéologique anti-voiture de Margot Belair.

LA FIN DU STATIONNEMENT EN ENTRÉE DE VILLE

Mais c’est plus surprenant que cela n’ait pas interpellé les commissaires-enquêteurs alors que les conséquences de cette suppression ont été longuement développées par les opposants au projet qui se sont exprimés. Le parking était déjà passé de 1000 places il y a une dizaine d’années à 400 juste avant sa fermeture le mois dernier. Il ne subsistera aucune place gratuite en entrée de ville, qui permettait aux visiteurs extérieurs de se garer pour accéder au centre à pied.

Tout doit disparaitre. Les Verts/LFI s’attaquent au stationnement et, de fait, les visiteurs, travailleurs et consommateurs extérieurs se trouveront encore davantage exclus de la ville.
1600 PLACES SUPPRIMÉES EN 11 ANS

C’est d’autant plus invraisemblable que le Président du SMMAG, Sylvain Laval, expliquait avant cette suppression qu’il manque de l’ordre de 1500 places de stationnement en parking-relais autour de Grenoble pour que la ZFE puisse fonctionner. Avec le projet esplanade, le déficit est désormais de 2000 places. Et en 11 ans, les Verts/LFI auront donc supprimé plus de 1600 places de stationnement. Evidemment que les commerçants en mesurent l’impact sur leur chiffre d’affaires. 

L’ANARCHIE DE LA POLITIQUE DE MOBILITÉS

C’est là encore la conséquence d’une politique de mobilités anarchique, qui n’est pas organisée parce que les Verts/LFI sont incapables d’en avoir une vision globale. Malgré la suppression massive de places, le parking-silo promis à l’origine du projet a disparu des radars, il n’y a toujours pas d’extension du parking-relais programmée, et la passerelle piétonne pour relier l’esplanade à la presqu’île n’apparait plus nulle part non plus… 

Les conséquences du projet pour la commune de Saint-Martin-le-Vinoux détaillées dans son journal municipal. Les Verts/LFI Grenoblois agissent à chaque fois en solitaire, sans tenir compte de leurs partenaires.
LES COMMERCANTS ONT BESOIN D’UNE VILLE ACCESSIBLE ET ATTRACTIVE

Le DL relève également que les commerçants déplorent la baisse d’attractivité de la ville avec des clients qui « mettent régulièrement en avant la saleté ainsi que l’insécurité comme facteurs repoussoirs à leur venue en centre-ville ». Là encore, pas une surprise. Les témoignages confirment les alertes de l’opposition et notamment d’Alain Carignon qui martèle régulièrement qu’accessibilité et attractivité sont les deux facteurs qui permettent le développement des commerces et avec eux la valorisation de la ville et de sa qualité de vie. Encore faut-il accepter le postulat en rompant avec l’idéologie pour s’y attaquer. 

LE DERNIER MOT REVIENT AUX GRENOBLOIS

Pour l’esplanade, les travaux débuteront cet été. La municipalité espère boucler le chantier pour 2027. Mais entretemps, interviendront les élections municipales de mars 2026 avant lesquelles rien ne sera engagé de manière définitive. Au-delà de l’enquête publique, les Grenoblois auront donc la possibilité de s’exprimer dans les urnes pour dire s’ils veulent poursuivre ce projet… ou s’ils préfèrent une autre vision pour l’entrée de ville, avec une conciliation intelligente des usages.