Alterna Stade Poitevin – Chaumont : 3-0
Les portes de la salle Lawson-Body sont restées ouvertes toute la soirée ce vendredi. Histoire que l’atmosphère brûlante du chaudron ne fasse pas trop suffoquer les 2.421 spectateurs, ou plutôt supporters, présents pour assister à cette demi-finale retour face à Chaumont. Peut-être aussi pour que toute la ville de Poitiers entende la clameur monter de l’enceinte poitevine, du Pont neuf, à la Ganterie, en passant par la Blaiserie, Saint-Eloi, les Trois Cités, le plateau… Pour que la France du volley réécoute les « on est en finale, on est finale » chantés par le peuple noir et blanc.
Car oui, treize années après y avoir participé pour la dernière fois, le club de volley poitevin est de retour en finale du championnat. Au terme d’une soirée de rêve, avec une première victoire en trois sets décrochée lors de ces play-offs. Quasi irréel. Car qui aurait pu imaginer que Dan Lewis et ses protégés, battus lors des deux premiers matchs des quarts de finale à Tourcoing, enchaînent cinq succès consécutifs pour tenter de décrocher la troisième couronne hexagonale de l’histoire de l’institution stadiste après les titres de 1999 et 2011 ? Qui s’attendait à voir Earvin Ngapeth débarquer juste avant le coup d’envoi pour enflammer encore un peu plus un chaudron qu’il rêvait de rallumer en début de saison quand il avait rejoint l’Alterna SPVB ?
Les statistiques du match.
© (Infographie NR-CP)
« Poitiers mérite cette finale »
« Voir une salle comme ça, en plus pour une demi-finale, c’est un truc de malade, se réjouissait le double champion olympique, qui s’est senti bien au premier rang derrière le banc poitevin lors des premier et troisième sets. Je me sens un peu en finale aussi. » Comme tous ceux qui ont pu assister à cette victoire. Mais cette qualification est et restera l’œuvre de Dan Lewis et son groupe. « Nonos (Cédric Enard) a réussi sa mission, Dan (Lewis) a réalisé un boulot incroyable, poursuivait Earvin Ngapeth. Poitiers mérite cette finale. » Plus que Chaumont en tout cas.
Déjà victorieux à l’aller (1-3), les Poitevins ont réalisé une nouvelle démonstration face au CVB 52 lors des deux premières manches (25-19, 25-19), comme cela avait été le cas lors des deux dernières en Haute-Marne, dans le sillage d’un Nik Mujanovic beaucoup trop haut et trop fort pour les Chaumontais. En fait, il n’y a eu un match que durant le troisième set. Quand Mathis Henno et ses partenaires ont pris un maximum de risques au service, avec réussite (14-16). Sans que cela ne déstabilise Brett Walsh, auteur d’un ace avec l’aide du challenge vidéo (22-19), et les siens jusqu’à la dernière attaque gagnante de Renan Michelucci. « Je trouve vraiment qu’individuellement, ils ont progressé de fou, résumait Earvin Ngapeth, également heureux de revoir le club poitevin de renouer avec une Coupe d’Europe la saison prochaine. Ils ont fait un gros match, ils ont dominé du début à la fin. Ils font preuve de sérénité depuis les quarts de finale. Ils ne s’affolent et s’agacent jamais. » Une vraie force tranquille que personne n’a su dompter jusque-là. Les Montpelliérains ou les Tourangeaux, à égalité après le succès héraultais à Grenon (2-3), sont prévenus. Poitiers est de retour en finale. Le rêve éveillé…