Publié le
3 mai 2025 à 9h35
Lauréate du Molière de l’humour en 2024, et du Prix Jean-Pierre Bloch de la LICRA, début avril 2025, l’humoriste Sophia Aram revient sur la scène du palais des congrès et de la culture de Loudéac (Côtes-d’Armor), mercredi 7 mai 2025.
Neuf ans après sa dernière halte en Centre-Bretagne, pour parler de son spectacle, « Le Monde d’après ». Mais aussi du monde d’aujourd’hui…
Vous dites ce que d’autres n’osent plus dire. Quel a été votre moteur pour écrire ce spectacle ?
Sophia Aram : « Après le confinement, une tribune sur « le monde d’après » est parue dans la presse. Chacun avait l’espoir d’une société plus juste, plus solidaire. C’était à la fois naïf et touchant. Mais la réalité, c’est qu’il y a eu une montée des populismes, une radicalisation de la vie politique, et un essor des théories complotistes… Ce n’est pas vraiment le monde que j’imaginais. Tout semblait fou à l’époque, mais aujourd’hui ça ne l’est pas moins ! »
Votre humour suscite parfois des critiques. Vous êtes-vous déjà autocensurée ?
Sophia Aram : « Je ne crois pas m’être déjà censurée, en tout cas pas consciemment. Pendant l’écriture de mon troisième spectacle avec mon compagnon, en 2015, il y a eu les attentats de Charlie Hebdo. Nos amis et nos confrères se sont fait tuer ce jour-là, et j’ai tout de même souhaité en parler, malgré le climat de peur… »
Votre franc-parler en impressionne plus d’un. Vous êtes-vous toujours sentie libre de parole ou bien cela est arrivé petit à petit ?
Sophia Aram : « J’ai toujours eu tendance à l’ouvrir. Déjà très jeune, j’étais déléguée, j’allais en manifestation, etc. J’ai une parole libre depuis toujours. Ce n’est pas grave de ne pas être d’accord, ce n’est pas grave d’être froissé. La liberté d’expression est une chance, il ne faut pas s’en priver. Et puis, si on était tous d’accord, ça ferait chier… »
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Comment considérez-vous l’humour aujourd’hui ?
Sophia Aram : « L’humour est un vecteur d’idées. Aborder des sujets avec humour, c’est frontal, mais plus simple, notamment quand il s’agit de religion et de politique. Avec la scène, la lumière, la danse, le chant, le spectacle est vivant, et ça passe mieux. »
Est-ce qu’il y a une idée qu’on se fait de vous… et que vous détestez ?
Sophia Aram : « Je n’aime pas l’idée qu’on puisse imaginer que je sois blasée, sous prétexte que j’ai joué ce spectacle plein de fois. La rencontre avec le public est unique à chaque fois. Quand le rideau se lève, j’ai toujours la boule au ventre, comme si c’était une rencontre, un tête à tête. »
On dit souvent que les Bretons sont têtus… Vous sentez-vous capable de les convaincre de venir vous voir en une seule phrase ?
Sophia Aram : « Si les Bretons pensent être têtus, c’est qu’ils ne m’ont pas encore vu quand je suis déterminée ! »
Mercredi 7 mai 2025, à 20 h 30, au palais des congrès et de la culture de Loudéac (Côtes-d’Armor), 20 boulevard des Priteaux. Contact : 02 96 28 65 50. Billetterie en ligne. Durée : 1 h 20. Tarifs : 25 € / 29 € / 32 €.
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