Indignation et émotion dans la cité phocéenne après un acte de vandalisme qui a visé la stèle d’hommage aux enfants juifs déportés du château de la Verdière. La dégradation a eu lieu ce vendredi aux alentours des 14 heures, selon les services de la préfecture de police, qui expliquent que le «suspect a été interpellé très rapidement» par la police nationale, confirmant une information de nos confrères de La Provence. Le suspect est toujours en garde à vue à l’heure où nous écrivons ces lignes. La plaque a été brisée en plusieurs morceaux, visiblement à coup de pierre et avec acharnement.
La Ville de Marseille a dénoncé « un acte intolérable » sur les réseaux sociaux. « La Ville porte plainte afin que les auteurs soient identifiés et sanctionnés. Benoît Payan [Maire (DVG) de Marseille Ndlr.] a demandé aux services municipaux sa remise en état immédiate », développe la commune. La présidente du Crif Marseille Provence, Fabienne Bendayan, a également fait part de sa profonde indignation : « Je m’associe pleinement aux mots de Jean-Jacques Zenou, président du Comité des enfants de la Verdière, rappelant combien cette stèle est un «symbole de mémoire, de transmission et de résilience ». Avant d’ajouter : « Il n’y a pas de petit saccage quand il s’agit de mémoire. Il n’y a pas d’atteinte bénigne à l’histoire quand ce sont les enfants de la Shoah que l’on offense ! ». Le Crif annonce également se porter partie civile dans cette affaire.
Le sénateur communiste des Bouches-du-Rhône, Jérémy Bacchi, a aussi réagi avec fermeté : « Honte à ceux qui ont commis cet acte et à ceux qui font semblant de ne pas voir le retour de l’antisémitisme ou qui refusent de le dénoncer clairement ». Rappelons que 30 enfants juifs et leurs mères avaient été déportés en octobre 1943 en direction du camp d’Auschwitz. Ils avaient été installés au château de la Verdière, une ancienne bastide marseillaise des quartiers nord, avant la rafle.