Sur X, la vidéo a fait des milliers de vues. « Si vous avez marre d’être des pigeons et que votre argent serve à gaver des grandes entreprises et des milliardaires, signez cette pétition », assène Sébastien Delogu. Au volant de sa voiture, le député LFI vient de zoomer sur les 6,10 € affichés par la borne du péage du tunnel Prado Sud. Qu’il relie au récent rapport de la Chambre régionale des comptes, qui met en lumière les juteux profits réalisés par les actionnaires (Vinci et Eiffage) de la Société du tunnel Prado Carénage, en moyenne 11 millions d’euros par an entre 2016 et 2022.

Avec un peu plus de 3 800 signatures à ce jour, la pétition du député insoumis contre les tunnels payants à Marseille n’a pas suscité un raz-de-marée populaire. Mais Sébastien Delogu, qui nourrit des ambitions pour les municipales, s’est engouffré dans un angle mort de la gauche marseillaise.

Les concessions du PS à Gaudin

Depuis l’inauguration par Robert P. Vigouroux (issu du PS) en 1993 du Prado-Carénage, tout premier tunnel urbain payant de France, la mainmise du privé sur cet équipement public n’a jamais été réellement contestée politiquement.

Comment l’expliquer ? Petit retour en arrière : en accédant de justesse et à la surprise générale à la présidence de la Communauté urbaine MPM en 2008, Eugène Caselli (PS) avait dû faire des concessions à Jean-Claude Gaudin la droite, dont faisait partie le creusement d’un deuxième tunnel payant, Prado Sud.