10e au classement général avant la dernière étape du Tour de Bretagne, Jean-Louis Le Ny est sorti du Top 10, ce jeudi, après l’arrivée finale à Plancoët (voir ici). À l’offensive dans le circuit final, le pensionnaire du VC Rouen 76 a malgré tout perdu une place, au profit d’Alessandro Borgo (Bahrain Victorious DT), 3e du sprint. Le vainqueur de l’épreuve en 2021 et 4e en 2022 revient pour DirectVelo sur sa performance et sa course.

DirectVelo : Tu termines juste en dehors du Top 10 sur ce Tour de Bretagne. Quel est le sentiment qui t’anime ?
Jean-Louis Le Ny : On va dire que c’est quand même positif. Pour l’équipe, on a une victoire d’étape (avec son coéquipier Ilan Larmet, lire ici). On est tout proche du Top 10 au général. On aurait signé pour ça en début de Tour de Bretagne. Pour ma part, je finis vraiment bien ces sept jours. J’attendais vraiment cette ultime journée. Malheureusement, le circuit n’était pas assez dur et le vent était mal positionné pour vraiment faire de la différence. Mais c’est plutôt une bonne semaine.

« ÇA AURAIT TRÈS BIEN PU BASCULER DANS L’AUTRE SENS »

Sur cette dernière étape, quel était le plan ? Tenter le tout pour le tout ou garder le Top 10 ?
L’équipe souhaitait un top 10. De mon côté, je voulais jouer le tout pour le tout. J’ai été patient. Il y a beaucoup de coureurs qui sont venus me voir parce qu’ils savaient très bien que j’allais attaquer. Avec Elliot (Boulet), on a beaucoup discuté sur la fin. Je lui ai dit de rester patient et qu’on allait passer à l’attaque sur le circuit final. J’ai vraiment attendu trois tours pour attaquer. Je pense que c’était le bon moment. Malheureusement, on se fait reprendre dans le dernier tour. Ça aurait très bien pu basculer dans l’autre sens. Mais c’est comme ça. J’ai tenté, je n’ai pas de regrets. J’ai montré que j’étais au niveau.

Le Tour de Bretagne a-t-il évolué depuis ta victoire en 2021 ?
Je pense qu’il y a un niveau plus élevé. L’année où j’ai gagné, le Championnat du Monde avait lieu en même temps. Les pépites n’étaient pas là. Là, on sent que c’est beaucoup plus homogène. C’est plus dur de faire la différence. On voit que les jeunes ont vraiment faim. Ils savent que ça peut se jouer à des détails pour leur carrière. Ils n’hésitent pas à prendre des risques. C’est un peu dommage parce qu’il y a des chutes, mais on sent qu’il y a quand même un très gros potentiel.

« JE PRENDS BEAUCOUP PLUS DE PLAISIR SUR LES COURSES DÉBRIDÉES »

As-tu un regret concernant la quatrième étape où tu figurais dans le bon coup, avant d’être piégé dans le circuit final ?
Oui, parce que normalement, avec mes jambes, je devais être devant. J’avais juste besoin de souffler parce que j’avais passé la journée à l’avant. Je n’ai pas senti le bon coup. J’étais à contretemps. Je pense aussi que j’étais marqué. Mes adversaires savent très bien que j’ai un peu d’expérience sur cette course. J’étais un peu déçu à l’arrivée à Landévant. Mais c’est comme ça, on ne peut pas être au top tous les jours non plus.

As-tu toujours à l’esprit de retourner chez les professionnels ?
Je ne sais pas. Je sais que je prends beaucoup plus de plaisir sur les courses débridées en Classe 2 et même en Élites où il n’y a pas d’oreillettes. Il y a moins d’endroits stratégiques où toutes les équipes savent où ça va se jouer. On verra si une équipe pro vient me chercher. Si je n’en ai pas, ce n’est pas grave.