Une rencontre suivie d’un « temps d’échange », voilà ce qui est prévu. Mathieu Klein va se rendre au conservatoire à rayonnement régional du Grand Nancy mercredi 7 mai à 11 h 30. Il sera accompagné d’Hocine Chabira, vice-président chargé du développement culturel métropolitain, et de Stéphanie Ten Eyck, directrice générale des services. Les 125 agents du conservatoire ont reçu cette information ce vendredi 2 mai dans un courriel envoyé par Philippe Chancolon, directeur du développement culturel métropolitain. Dans son message, le fonctionnaire précise que le personnel aura l’occasion de discuter avec les trois représentants de la Métropole. « Un temps d’échange, auquel l’ensemble du personnel est convié, aura lieu à l’auditorium à partir de 11 h 45 », peut-on lire dans le courriel.
Un « management toxique »
Bien que ce ne soit pas précisé, la raison de cette venue et l’objet des discussions font peu de doute : l’affaire du suicide de Boris Vidal et de ce que cela a révélé. Le 22 janvier, le directeur du conservatoire s’est donné la mort en évoquant dans un courriel d’adieu son mal-être professionnel, alors qu’il avait pris la tête de cet établissement six mois auparavant.
Notre enquête avait permis de révéler de nombreux dysfonctionnements au sein de cette institution peu habituée aux remous et censée briller de par son excellence artistique. Une dizaine de salariés ainsi que des parents d’élèves étaient sortis du silence pour dénoncer des « conditions de travail décourageantes », un « management toxique », des blocages, des situations contractuelles opaques et un profond mal-être général.
L’occasion de poser des questions
Ils avaient aussi dénoncé la gestion de cette affaire par le Grand Nancy, pointant entre autres « le déni » de l’administration malgré les alertes envoyées depuis plusieurs années et critiquant le manque de neutralité de l’enquête administrative menée en février.
Cette enquête externalisée avait conclu à l’absence de responsabilité de la Métropole ou de l’un de ses agents. « C’est comme si on tuait Boris Vidal une seconde fois », avait réagi certains enseignants. Pour eux, cette rencontre sera l’occasion de poser des questions.